Le ministre de l’enseignement supérieur a dévoilé sa feuille de route pour les années à venir. Cette stratégie repose sur plusieurs axes essentiels, visant à moderniser et améliorer les conditions d’études, la qualité des formations et les perspectives pour les étudiants. Les principales mesures annoncées touchent aux réformes des bourses, à la régulation des formations privées, à l’amélioration des infrastructures pour les étudiants et à des innovations dans le système d’orientation.
Réguler et encadrer les formations supérieures
Ces dernières années, l’offre de formations dans le supérieur a considérablement augmenté, notamment dans le secteur privé. Si cela enrichit les choix pour les étudiants, cela pose aussi plusieurs défis :
- Un manque de lisibilité, rendant difficile l’identification des formations adaptées.
- Une transparence insuffisante sur la qualité des programmes.
- Des dérives dans certaines formations, qui tentent parfois de contourner les réglementations ou d’éviter la plateforme Parcoursup.
- Des complications administratives, liées aux multiples statuts des établissements.
Pour répondre à ces problèmes, plusieurs mesures ont été mises en avant :
- Simplifier le cadre juridique des établissements, en clarifiant les distinctions entre publics, semi-publics et privés.
- Renforcer les contrôles pour éliminer les formations ne respectant pas les critères de qualité. Cela pourrait concerner plusieurs centaines de programmes.
- Créer un référentiel de qualité commun, garantissant des standards uniformes pour toutes les formations reconnues.
- Établir une charte déontologique pour limiter les pratiques commerciales agressives lors des salons étudiants.
Ces efforts visent à protéger les étudiants et leurs familles contre les dérives et à assurer une meilleure correspondance entre les formations suivies et les débouchés professionnels.
Améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants
Une restauration étendue et accessible
La qualité des conditions de vie influence directement la réussite académique. Parmi les initiatives phares :
- Élargir l’accès à une restauration à tarif modéré dans les zones mal desservies. Des partenariats avec des cantines scolaires ou administratives sont envisagés.
- Maintenir des tarifs réduits pour les repas étudiants sur l’ensemble du territoire.
Davantage de logements étudiants
Le logement représente une des principales dépenses pour les étudiants. Afin d’atténuer cette charge :
- 7 500 nouveaux logements étudiants seront construits chaque année, dont une majorité en région parisienne.
- La rénovation de 7 000 logements existants d’ici 2027 permettra d’améliorer les conditions dans le parc actuel.
Un plan santé mentale pour les étudiants
Un plan national pour la santé mentale sera lancé, avec quatre objectifs principaux :
- Mieux informer les étudiants sur les services d’aide disponibles.
- Renforcer le dépistage précoce, notamment par les services de santé universitaires.
- Développer des partenariats locaux avec les structures médico-sociales.
- Faciliter l’accès aux plateformes numériques dédiées à la santé mentale.
Réforme des bourses pour plus d’équité
Le système actuel de bourses sur critères sociaux est jugé complexe et peu adapté. Une réforme est prévue pour la rentrée 2026, avec pour objectifs :
- Simplifier les démarches, grâce à une automatisation partielle via une application dédiée.
- Rendre le système plus progressif, afin d’éviter les injustices liées aux seuils actuels.
- Augmenter les montants et élargir les critères d’éligibilité.
Ces ajustements visent à améliorer la lisibilité et l’efficacité du système, tout en offrant un soutien accru aux étudiants les plus précaires.
Rendre l’orientation plus transparente et efficace
Améliorations prévues sur Parcoursup
La plateforme Parcoursup, souvent critiquée pour son opacité, bénéficiera de plusieurs innovations à partir de 2025 :
- Ajout de données claires sur l’insertion professionnelle, comme les taux d’emploi après chaque formation.
- Plus de détails sur les critères de sélection, permettant aux candidats de mieux orienter leurs choix.
- Une carte interactive des formations, facilitant l’accès aux informations territoriales.
Un soutien renforcé pour les non-affectés
Pour les candidats n’obtenant pas d’affectation lors des phases principales, des efforts seront faits pour :
- Optimiser la phase complémentaire, avec une gestion plus fluide des places vacantes.
- Accompagner les étudiants non affectés, afin qu’ils trouvent une alternative adaptée à leur profil.
Stimuler l’innovation par la recherche
Mobiliser les acteurs privés
Le ministre souhaite renforcer les investissements dans la recherche en collaborant avec le secteur privé. Un pacte pour la recherche sera élaboré pour :
- Encourager les entreprises à investir dans la recherche et le développement.
- Faciliter l’accès des petites entreprises aux laboratoires grâce à un coupon recherche-innovation.
Ces initiatives visent à éviter un décrochage de la France dans le domaine de l’innovation scientifique.
Simplifier les collaborations
Un plan d’action sera également mis en place pour améliorer la coopération entre les universités, les laboratoires et les entreprises, en simplifiant les processus administratifs et en favorisant des partenariats durables.
Une ambition globale pour l’avenir
Cette feuille de route traduit une volonté de moderniser l’enseignement supérieur tout en s’adaptant aux besoins des étudiants. Les priorités incluent une meilleure transparence des formations, des conditions de vie optimales, un soutien financier simplifié et une orientation plus claire. Ces réformes devraient poser les bases d’un système éducatif plus équitable et résilient, en phase avec les défis du futur.