Le plan Grand Froid activé face à la chute des températures

Il aura fallu attendre que le thermomètre plonge durablement dans le négatif. Après un week-end de Noël glacial et une pression grandissante de la part des élus locaux, le plan Grand Froid a officiellement été activé dimanche soir à Paris et dans plusieurs départements d’Île-de-France. Alors que Météo France annonce la persistance de températures négatives la nuit et peinant à dépasser les 4°C en journée, les autorités déploient des mesures d’urgence pour mettre à l’abri les milliers de personnes qui dorment encore dehors.
plan grand froid idf

Le dispositif d’urgence enfin déclenché

C’est un soulagement pour les associations, mais une décision jugée tardive par beaucoup. La préfecture d’Île-de-France a confirmé dimanche l’activation du niveau 2 du plan « Grand Froid » à Paris, mais aussi dans les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, la Seine-et-Marne et le Val-d’Oise. Ce déclenchement répond à une règle stricte : il faut que les températures ressenties soient comprises entre -5°C et -10°C la nuit pour que la machine administrative se mette en branle.

Cette décision intervient alors qu’une trentaine de départements à travers la France, notamment dans le Grand Est et le Nord, avaient déjà pris les devants face à cette vague de froid polaire.

Concrètement, qu’est-ce que ça change ?

L’activation de ce plan n’est pas qu’une simple annonce administrative. Elle permet de débloquer des moyens immédiats pour la survie des sans-abri. Voici les mesures principales mises en place dès maintenant :

  • Ouverture de places supplémentaires : En plus des 46 200 places d’hébergement déjà disponibles toute l’année en région parisienne, de nouveaux lieux sont réquisitionnés.
  • Lieux insolites mobilisés : Des gymnases ouvrent leurs portes, comme en Seine-Saint-Denis où un complexe de 60 places accueille tout type de public. À Paris, la préfecture de région (15e arrondissement) a transformé certaines salles pour accueillir 60 femmes isolées.
  • Hébergement des familles : Des chambres d’hôtels sont spécifiquement mises à disposition pour mettre les familles avec enfants à l’abri du gel.
  • Renforcement des maraudes : Les équipes du Samu social et de la Croix-Rouge intensifient leurs tournées pour repérer les personnes en détresse et distribuer duvets et boissons chaudes.
  • Horaires étendus : Les accueils de jour, où les sans-abri peuvent habituellement se poser quelques heures, élargissent leurs horaires et certains resteront ouverts la nuit.

Une course contre la montre et des tensions politiques

L’activation du plan ne s’est pas faite sans heurts. Dès vendredi, la Mairie de Paris tirait la sonnette d’alarme, qualifiant la situation de « dramatique ». La municipalité pressait la préfecture, seule compétente pour déclencher le dispositif, d’agir « sans attendre ».

Il est scandaleux que l’État ne déclenche pas le plan grand froid à Paris. Honte absolue.

Cette colère, exprimée notamment par des élus sur les réseaux sociaux, s’appuie sur une réalité tragique. Le danger est mortel : le jour de Noël, un homme de 35 ans a été retrouvé mort de froid à Reims. À Paris, on estime qu’au moins 3 500 personnes dorment chaque nuit dans la rue, un chiffre probablement sous-estimé selon les associations comme Utopia 56.

Hypothermie : le danger invisible

Pourquoi est-ce si urgent ? Parce que le corps humain n’est pas fait pour résister à ces températures, surtout lorsqu’on est mal nourri ou épuisé. L’hypothermie guette dès que la température corporelle descend sous les 35°C. Les signes qui ne trompent pas : somnolence, confusion, grelottements intenses ou perte d’équilibre. Les engelures peuvent également causer des dégâts irréversibles.

Si vous croisez une personne en difficulté dans la rue, immobile ou mal couverte, votre réflexe peut lui sauver la vie.

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