Selon les avocats du club, cette somme correspond à un trop-perçu que le joueur aurait encaissé avant son départ, notamment des bonus et primes liés à sa prolongation de contrat en 2022. Un dossier complexe, mêlant contrats, accords verbaux, et stratégies juridiques bien huilées.
Une saisie conservatoire qui fait réagir
En avril 2025, Mbappé, désormais joueur du Real Madrid, obtient en justice une autorisation de saisie conservatoire sur les comptes du PSG. Le but : récupérer une partie de ses salaires et primes impayés, qu’il estime à 55 millions d’euros. Seuls 14 millions auraient effectivement été saisis. Le reste reste bloqué, en attente de décision.
Le PSG conteste cette procédure, arguant que le joueur n’a pas apporté la preuve suffisante d’une dette fondée. Selon eux, cette saisie est prématurée et nuit gravement à la stabilité financière du club.
Dans sa requête déposée devant le tribunal judiciaire de Paris, le club parisien affirme que Mbappé a reçu des sommes qu’il n’aurait jamais dû percevoir. L’argument est simple : en 2022, lors de sa prolongation jusqu’en 2024, Mbappé aurait perçu une prime de fidélité tout en ayant l’intention de quitter le club libre.
Le PSG parle d’un enrichissement sans cause de la part du joueur. Une position radicale qui vise à montrer que si Mbappé réclame de l’argent, il pourrait en devoir lui-même au club. Une véritable partie d’échecs juridique s’est engagée entre les deux camps.
Les avocats s’affrontent devant le juge
Me Renaud Semerdjian, avocat du PSG, estime que Mbappé a mis en œuvre des manœuvres dilatoires ayant causé un préjudice financier au club. Il ne s’agit pas seulement de récupérer de l’argent, mais aussi de remettre en cause la légitimité de la créance de l’ancien joueur parisien.
En face, Me Thomas Clay, défenseur de Mbappé, dénonce un club manquant de transparence, avec des fonds soutenus par l’État qatari. Il affirme que les obstacles rencontrés pour exécuter la saisie montrent la complexité à obtenir justice face à une entité aussi puissante.
Le PSG assure qu’un accord oral avait été trouvé à l’été 2023. Mbappé aurait, selon eux, accepté de renoncer à certaines sommes afin de préserver la santé financière du club, en contrepartie de son départ libre. Mais cette version est formellement démentie par le clan Mbappé, qui parle d’invention pure.
Le club considère pourtant cet accord comme une base légitime pour contester les demandes de son ancien joueur. L’absence d’écrit rend cependant la démonstration complexe pour les avocats parisiens.
Une décision attendue le 26 mai
Les deux parties sont convoquées à nouveau devant le tribunal le 26 mai, soit quelques jours avant la finale de la Ligue des Champions où le PSG pourrait briller sur le terrain pendant qu’il se bat dans les couloirs de la justice. La tension est donc double pour les dirigeants du club.
Ce duel judiciaire passionne autant qu’il divise. Il met en lumière les coulisses parfois floues du foot business, où contrats, primes et promesses peuvent se transformer en armes juridiques redoutables. Ce qui est certain, c’est que cette affaire n’a pas encore livré son dernier rebondissement.