Les ventes de Perrier chutent de 14% depuis début 2025

Depuis le début de l’année 2025, la marque emblématique d’eau gazeuse Perrier, propriété du groupe suisse Nestlé, connaît une baisse de 14% de ses ventes en France. Ce recul est directement lié au scandale des eaux embouteillées qui secoue l’industrie depuis fin 2023.
bouteille perrier

Un scandale environnemental qui secoue l’industrie

Tout a commencé à l’automne 2023, lorsque plusieurs enquêtes ont révélé que Nestlé avait utilisé des traitements non autorisés pour purifier certaines de ses eaux minérales, dont Perrier. Ces traitements sont interdits pour les eaux minérales naturelles en France. Ils ont été appliqués pour éliminer des polluants chimiques et microbiologiques, compromettant ainsi le caractère « naturel » revendiqué sur les étiquettes des produits.

Le 30 janvier 2024, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a confirmé avoir été saisie par le gouvernement pour enquêter sur cette situation. Le ministère de la Santé a ordonné à Nestlé de suspendre certains forages et de se conformer aux normes en vigueur. Malgré les assurances de Nestlé sur la sécurité sanitaire des produits, la confiance des consommateurs a été gravement ébranlée.

Une baisse des ventes importante

Les conséquences sont rapidement apparues. Selon les chiffres du cabinet Circana, expert en consommation dans la grande distribution, les ventes de Perrier ont diminué de 14% depuis le début de l’année 2025. Cette chute est encore plus marquée par rapport à 2024, avec une baisse de 23% pour le mois d’avril 2025.

Cette situation met en lumière la défiance persistante des consommateurs, malgré les tentatives de communication de Nestlé pour rassurer le public. En effet, une étude menée en avril 2025 par l’institut Ifop révèle que 68% des Français ont une opinion dégradée de Nestlé Waters, et 42% ont modifié leurs habitudes de consommation en faveur d’autres marques ou de l’eau du robinet.

Le secteur des eaux embouteillées sous pression

Bien que Perrier paie un lourd tribut à cette crise, l’impact ne se limite pas à cette seule marque. En effet, le marché global des eaux embouteillées en France reste en croissance, avec une hausse de 2,5% au cours des quatre premiers mois de 2025, par rapport à la même période en 2024. Toutefois, cette dynamique ne profite pas à Perrier, qui perd une part importante de ses consommateurs au profit de marques concurrentes telles que Badoit et San Pellegrino, qui n’ont pas été touchées par ce scandale.

Une enquête judiciaire et des pressions politiques

Le 15 mars 2024, une plainte collective a été déposée par plusieurs associations de défense de l’environnement et des consommateurs. Ces associations, dont Foodwatch, Générations Futures et France Nature Environnement, accusent Nestlé de tromperie aggravée et de non-respect des normes environnementales et sanitaires. L’enquête, menée par le parquet de Paris, est toujours en cours, et plusieurs cadres de Nestlé ont été entendus comme témoins.

Le scandale a également provoqué une réaction des autorités publiques, avec le lancement d’une mission d’inspection par le ministère de la Transition écologique. Les résultats de cette inspection, attendus pour juin 2025, pourraient déboucher sur des sanctions contre l’ensemble du secteur des eaux en bouteille, et potentiellement sur des interdictions d’appellation « eau minérale naturelle« .

Des mesures pour restaurer l’image de Perrier

Face à la crise, Nestlé tente de restaurer l’image de Perrier. En avril 2025, le groupe a lancé une nouvelle campagne marketing intitulée « 100% naturel, 100% vérifié« , visant à rassurer les consommateurs sur la qualité de ses produits. Cette campagne inclut des contrôles renforcés par des tiers indépendants et un engagement pour plus de transparence sur l’origine des eaux et les traitements utilisés. Cependant, la perte de crédibilité sur le caractère « naturel » de Perrier risque de laisser des traces durables sur la marque.

Les conséquences du scandale pour Nestlé

Ce scandale ne touche pas uniquement la marque Perrier, mais affecte l’ensemble des produits Nestlé. Le groupe suisse, qui est également responsable d’autres marques d’eaux comme Vittel et Contrex, se trouve sous pression non seulement de la part des consommateurs, mais aussi des autorités publiques. Ce scandale pourrait marquer un tournant dans la manière dont les consommateurs perçoivent les grandes marques d’eau embouteillée, qui devront peut-être faire face à une demande de plus en plus forte pour des produits plus écoresponsables et transparents.

Le futur de Perrier dépendra donc de sa capacité à regagner la confiance des consommateurs, tout en faisant face à une concurrence de plus en plus accrue, notamment des marques locales et des produits moins controversés sur le plan environnemental.

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