Face à une crise de pollution atmosphérique sans précédent, les autorités de New Delhi ont ordonné la fermeture immédiate de toutes les écoles primaires. Les cours basculent en ligne pour éviter que les jeunes enfants ne soient exposés à l’air toxique. Cette annonce, faite par la ministre en chef Atishi via le réseau social X, s’inscrit dans un contexte où la qualité de l’air atteint des niveaux alarmants.
Le smog, une menace récurrente pour New Delhi
Chaque hiver, la capitale indienne, qui compte plus de 30 millions d’habitants, fait face à un brouillard dense mêlé de particules polluantes, connu sous le nom de smog. Cette situation est exacerbée par plusieurs facteurs :
- Brûlis agricoles saisonniers dans les régions voisines.
- Émissions de diesel de qualité médiocre provenant des véhicules.
- Refroidissement hivernal, qui piège les polluants près du sol.
- Activités industrielles intenses.
Ces conditions créent un cocktail toxique, responsable de milliers de décès prématurés chaque année dans la région.
Les niveaux de PM2,5, des microparticules particulièrement nocives pour la santé, ont atteint 50 fois le seuil recommandé par l’OMS. Ces particules fines pénètrent profondément dans les poumons et peuvent rejoindre la circulation sanguine, provoquant des maladies graves comme des cancers, des troubles cardiovasculaires et des affections respiratoires.
Une étude récente a révélé que 11,5 % des décès à Delhi sont liés à la pollution de l’air, soit environ 12 000 morts annuelles.
Des mesures pour limiter les dégâts
La décision de fermer les écoles primaires vise à protéger les enfants, qui sont particulièrement vulnérables aux effets de la pollution. Cette mesure est courante durant les périodes les plus critiques de la crise annuelle du smog, mais les fermetures prolongées perturbent le fonctionnement de la ville.
Pour réduire l’ampleur de la pollution, les autorités imposent régulièrement des mesures telles que :
- Interdiction des activités de construction.
- Limitation de la circulation des camions diesel provenant d’autres régions.
- Encouragement des conducteurs à éteindre leur moteur aux feux rouges.
Ces initiatives, bien qu’utiles à court terme, peinent à répondre aux causes structurelles de la pollution.
Une situation alarmante sur le plan mondial
New Delhi n’est pas seule dans cette crise. Lahore, au Pakistan, une métropole voisine, a récemment enregistré un record historique de pollution avec un indice de qualité de l’air (IQA) atteignant 1 067, un chiffre largement supérieur au seuil “dangereux”. Les autorités locales avaient également pris des mesures drastiques, interdisant les activités physiques en extérieur pour les enfants.
La combustion des énergies fossiles continue de faire grimper les émissions de CO2 à des niveaux records. Selon le Global Carbon Project, aucun pic clair d’utilisation de pétrole, de gaz ou de charbon n’est en vue, aggravant les conditions atmosphériques dans les grandes villes du monde entier.
Malgré les efforts entrepris, comme l’installation temporaire de tours de filtration d’air ou l’utilisation de drones pour pulvériser de l’eau sur les zones polluées, les ONG dénoncent ces solutions comme de simples “mesurettes”. Elles appellent à des actions plus ambitieuses pour réduire les émissions à la source, notamment par des investissements dans les énergies renouvelables et une meilleure régulation des activités industrielles.