Depuis près de deux mois, le Liban fait face à une intensification des violences, particulièrement dans le sud du pays et la région de la plaine de la Bekaa. Ces affrontements, impliquant l’armée israélienne et le Hezbollah, ont déjà causé la mort de plus de 200 enfants selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). L’organisation a également rapporté que près de 1 100 autres enfants ont été blessés durant cette période.
Des chiffres alarmants révélés par l’unicef
Lors d’une conférence de presse à Genève, James Elder, porte-parole de l’Unicef, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique des enfants au Liban.
Plus de trois enfants sont tués chaque jour en moyenne depuis deux mois. Ces chiffres sont insupportables et reflètent une inertie choquante face à la violence.
Ces chiffres incluent également les destructions massives qui ont touché des infrastructures civiles, notamment des écoles et des hôpitaux. L’Unicef appelle à une action urgente pour protéger les enfants, en rappelant que les lois internationales humanitaires doivent être respectées, même en temps de guerre.
James Elder a comparé la situation des enfants libanais avec celle des enfants de Gaza, où la guerre entre Israël et le Hamas a déjà causé d’importantes pertes humaines.
Nous devons espérer que l’humanité ne vivra plus jamais de tels carnages, mais les similitudes entre le Liban et Gaza sont terrifiantes. L’intolérable devient peu à peu acceptable.
Ces propos reflètent l’inquiétude croissante de l’Unicef face à la normalisation des pertes humaines dans les zones de conflit prolongé. Le porte-parole a également dénoncé une forme de “silence complice” de la part de la communauté internationale, incapable de stopper l’escalade.
Les affrontements entre Israël et le Hezbollah, qui ont débuté fin septembre, ont provoqué un nombre croissant de victimes civiles, les enfants étant les plus touchés. Depuis le début du conflit, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées, tant au Liban qu’en Israël. Au Liban, les bombardements sur les régions frontalières ont contraint des familles entières à fuir leurs foyers, souvent sans pouvoir accéder à une aide humanitaire suffisante.
Selon l’Unicef, ces enfants sont confrontés à des conditions de vie extrêmement précaires :
- Manque d’accès aux soins : de nombreux hôpitaux sont hors service ou submergés par l’afflux de blessés.
- Pénuries alimentaires : les familles déplacées manquent de nourriture, ce qui aggrave la malnutrition infantile.
- Traumatismes psychologiques : les enfants exposés aux violences quotidiennes développent des troubles anxieux et des traumatismes profonds.
La montée des tensions dans le sud du Liban fait suite à l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Cette attaque a déclenché une guerre ouverte dans la bande de Gaza, tandis que le Hezbollah a ouvert un nouveau front contre Israël en soutien au mouvement islamiste palestinien. Depuis lors, les bombardements israéliens se sont intensifiés, ciblant les bastions du Hezbollah dans le sud du Liban et d’autres régions stratégiques.
“Les enfants paient le prix le plus lourd de ce conflit”, a rappelé James Elder, en soulignant que les roquettes et frappes aériennes ne distinguent pas entre combattants et civils.
Face à cette situation catastrophique, l’Unicef a réitéré son appel à la communauté internationale pour mettre fin aux hostilités et assurer la protection des civils. L’organisation insiste sur le fait que les enfants ne doivent jamais être des cibles, quel que soit le contexte.
Alors que les tensions restent élevées, les efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu se heurtent à des désaccords majeurs entre les parties impliquées. En attendant une issue pacifique, des milliers d’enfants continuent de vivre dans la peur et la souffrance au quotidien.