Elias d’Imzalène, El Yess Zareli, est une figure controversée de la scène politique et militante en France. Proche des milieux islamistes et des luttes propalestiniennes, il est connu pour ses prises de position radicales, notamment sur les questions de laïcité, d’islamophobie et de conflit israélo-palestinien. Ce quadragénaire, fiché S par les services de renseignement, a récemment fait la une pour ses propos appelant à une « intifada à Paris », qui lui valent aujourd’hui des poursuites judiciaires.
Militantisme et ascension dans les luttes communautaires
Originaire de Trappes (Yvelines), Elias d’Imzalène s’est imposé dans les années 2010 comme un acteur clé des revendications communautaires en France. En 2011, il fonde le site Islam & Info, un média qui se veut le porte-voix des musulmans de France. Ce site, actif jusqu’en 2021, dénonçait régulièrement l’islamophobie et les politiques jugées discriminatoires envers les musulmans, comme l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles ou la loi « séparatisme ».
Elias d’Imzalène est également proche des Frères musulmans et a longtemps été actif dans des mosquées connues pour leur radicalisme, comme celle de Torcy (Seine-et-Marne), fermée en 2017 pour apologie du séparatisme et rejet des valeurs républicaines. Ses discours prônant une séparation communautaire, avec la création de structures propres aux musulmans, telles que des écoles, des centres de loisirs et même des banques, traduisent une vision d’une contre-société.
Des propos qui divisent
Le 8 septembre 2024, lors d’un rassemblement propalestinien à Paris, Elias d’Imzalène a tenu des propos qui ont provoqué un tollé. Depuis la tribune, il a appelé à une « intifada dans Paris », suscitant une vive réaction du ministère de l’Intérieur. Cette déclaration lui vaut d’être poursuivi pour provocation publique à la haine ou à la violence. Ce n’est pas la première fois que ses discours suscitent la polémique. En 2013, il avait déjà prôné la création d’une communauté séparée des institutions françaises, ce qui avait conduit à son inscription au Fichier de prévention des atteintes à la sécurité publique (FPASP).
Un militant proche de l’extrême gauche
Bien qu’il soit issu de cercles islamistes, Elias d’Imzalène a réussi à se rapprocher de l’extrême gauche française, en particulier de La France insoumise (LFI). Il participe régulièrement à des manifestations organisées par des élus ou collectifs proches de LFI, comme Perspectives musulmanes et Urgence Palestine. Ces organisations dénoncent ce qu’elles appellent la répression des solidarités avec le peuple palestinien et défendent des causes communautaires.
En mai 2024, Elias d’Imzalène était aux côtés de députés comme Louis Boyard ou Rima Hassan lors d’un rassemblement devant TF1, protestant contre une interview de Benyamin Netanyahou. Bien que certaines figures de LFI soutiennent ouvertement le militant, ce rapprochement divise au sein du mouvement. Par exemple, la visite d’Ersilia Soudais à Elias d’Imzalène, alors en garde à vue, a suscité des critiques parmi ses collègues.
Des liens troublants avec l’extrême droite
Avant de se rapprocher de l’extrême gauche, Elias d’Imzalène a également été associé à des figures controversées de l’extrême droite. En 2013, il participait à des conférences aux côtés d’Alain Soral et Dieudonné, notamment au théâtre de la Main d’Or. Ce passé soulève des questions sur les motivations idéologiques réelles de ce militant, qui semble naviguer entre différents courants politiques selon ses intérêts.
Une figure médiatique et contestée
Malgré son profil controversé, Elias d’Imzalène sait maîtriser son image. Ses interventions publiques, hormis quelques dérapages, adoptent un ton posé et réfléchi. Il se présente comme un « influenceur politique musulman », dénonçant les politiques françaises envers les minorités et le traitement médiatique du conflit israélo-palestinien.
Ses soutiens, souvent issus des milieux propalestiniens, le décrivent comme un militant pacifique et engagé. Cependant, ses détracteurs, dont de nombreux analystes et essayistes spécialisés dans les questions de radicalisation, pointent ses discours comme étant dangereux et prônant indirectement une vision conflictuelle entre communautés.
Un procès très attendu
Le procès d’Elias d’Imzalène pour provocation publique à la haine ou à la violence s’est tenu le 23 octobre 2024 à Paris. L’audience a attiré de nombreux soutiens, principalement issus de mouvements propalestiniens. Des collectifs comme Perspectives musulmanes ou Urgence Palestine ont organisé des cagnottes pour financer sa défense, récoltant plusieurs milliers d’euros.
Ce procès est perçu comme un test pour évaluer les limites de la liberté d’expression et l’encadrement des discours publics en France. Si ses partisans dénoncent une persécution politique, ses opposants estiment que ses propos et ses actions représentent une menace pour la cohésion sociale et les valeurs républicaines.