L’affaire débute lorsqu’une patiente transgenre, souffrant de douleurs à la poitrine, prend rendez-vous sur Doctolib avec le spécialiste. Arrivée à son cabinet, elle est informée par la secrétaire que le médecin ne la recevra pas, car il :
ne s’occupe que des vraies femmes.
Peu après cet incident, le compagnon de la patiente publie un avis négatif sur la page du praticien. En réponse, le Dr Acharian écrit : « Je m’occupe des vraies femmes », ajoutant qu’il n’a aucune compétence pour examiner des hommes, même s’ils se déclarent femmes. Ce commentaire suscite immédiatement une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
L’association SOS Homophobie relaie l’affaire, dénonçant un refus de soins discriminatoire. Face à l’ampleur de la polémique, le médecin présente ses excuses publiques, expliquant qu’il a réagi sous le coup de la colère.
Saisi par la patiente, le Conseil de l’Ordre des médecins a mené une enquête qui a abouti, en décembre 2024, à une audience disciplinaire. L’instance a jugé que les propos et le comportement du praticien constituent une faute déontologique et a prononcé une interdiction d’exercer de six mois, dont un mois ferme.
L’avocat de la patiente, Me Édouard Martial, s’est félicité de cette décision :
Nous avons obtenu la reconnaissance d’une faute disciplinaire. Ce qui s’est passé était totalement anormal.
Le médecin a proposé la période de suspension durant laquelle il cessera son activité, une demande acceptée par l’Ordre des médecins.
Parallèlement à la sanction disciplinaire, une plainte pénale a été déposée par SOS Homophobie et SOS Transphobie. Le parquet de Pau a ouvert une enquête, qui pourrait aboutir à un classement sans suite ou à un renvoi devant le tribunal correctionnel.
Le gynécologue, qui conteste avoir eu une intention discriminatoire, a exprimé son incompréhension face à cette décision. Il affirme ne pas posséder les compétences nécessaires pour examiner une personne en transition.
L’affaire soulève un débat plus large sur l’adaptation du secteur médical aux nouvelles réalités liées aux identités de genre et à l’accès aux soins pour les personnes transgenres. La décision judiciaire à venir pourrait avoir un impact important sur la jurisprudence en matière de refus de soins motivés par l’identité de genre.
Lire aussi : Trump promet de mettre fin à la folie transgenre dès le premier jour de son mandat