Révélé dans la téléréalité, il s’est ensuite imposé sur les réseaux avec un style provocateur. Entre vidéos à caractère sexuel et lives suggestifs, il a construit une image de « mâle dominant », parfois à la limite du contenu pornographique, tout en s’adressant à un public majoritairement jeune.
Une intervention politique décisive
Le 14 mai, Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, a adressé une lettre officielle à la direction française de TikTok. Elle y exprimait son inquiétude face à des contenus jugés toxiques, notamment des lives avec des jeunes filles difficilement identifiables en âge et des discours encourageant la domination masculine violente.
En moins de 24 heures, TikTok a réagi : le compte d’AD Laurent a été banni pour non-respect des règles de la plateforme. Un acte fort, soutenu par de nombreux internautes, mais aussi critiqué par certains qui y voient une forme de censure excessive.
Des accusations graves et un contenu problématique
Le contenu d’AD Laurent a souvent été décrit comme hypersexualisé et masculiniste. Dans ses vidéos, il joue le rôle d’un séducteur dominateur, entouré de femmes qu’il objectifie. Certaines séquences diffusées sur TikTok, Instagram ou Snapchat contiennent des références sexuelles explicites, parfois dans un cadre où le consentement semble flou.
Au-delà des critiques sur son image publique, il est depuis mars 2024 visé par une plainte pour viol aggravé, concernant des faits supposés survenus en Australie en 2018. Il réfute toutes les accusations, mais la pression médiatique s’est intensifiée depuis la révélation de cette affaire.
Un passif déjà controversé sur d’autres plateformes
Ce n’est pas la première fois qu’AD Laurent est confronté à des sanctions. En 2020, Instagram avait déjà fermé son compte après des directs qualifiés de sexuellement explicites. On y voyait des participantes twerker ou mimer des actes sexuels, encouragées par l’influenceur, souvent en plein milieu de la nuit, période où de nombreux jeunes sont pourtant connectés.
Ses vidéos les plus populaires tournaient autour du AD Show, un live dans lequel il interagit avec des inconnues, les invitant parfois à des performances suggestives, toujours sous une esthétique provoc’. Ce positionnement l’a aidé à bâtir une communauté, mais aussi à s’attirer de nombreuses critiques.
Une réaction virulente sur les réseaux
Suite à la suppression de son compte, AD Laurent a réagi sur ses réseaux restants, notamment sur Snapchat et Instagram. Il affirme ne pas comprendre cette décision, et se défend de toute accusation de haine ou de harcèlement. Selon lui, son contenu est « divertissant et assumé », destiné uniquement à un public adulte.
Il dénonce une campagne de « diffamation » et évoque une volonté de lui nuire en tant qu’homme libre et provocateur. Certains de ses fans ont également pris sa défense, criant à la « cancel culture » et regrettant ce qu’ils considèrent comme un excès de censure numérique.
Un débat ouvert sur la responsabilité des plateformes
Le cas d’AD Laurent relance le débat sur le rôle des réseaux sociaux dans la modération des contenus. Pour la ministre Aurore Bergé, TikTok doit protéger les jeunes utilisateurs de contenus jugés toxiques ou sexualisés. Elle affirme avoir reçu des centaines de signalements similaires visant d’autres comptes, et appelle les plateformes à prendre leurs responsabilités.
De son côté, TikTok a assuré qu’il s’engageait à renforcer la sécurité et la modération, notamment en ce qui concerne les vidéos diffusées en direct. Le bannissement d’un influenceur aussi populaire qu’AD Laurent marque un tournant dans la politique de la plateforme.
Une carrière basée sur le choc permanent
Depuis ses débuts dans « Garde à vous » jusqu’à sa reconversion dans l’industrie pornographique, AD Laurent s’est toujours nourri de la provocation comme stratégie. Que ce soit dans ses paroles, ses mises en scène ou ses partenariats, il cultive une image de mâle alpha dans une société qu’il juge trop prudente.
Ses spectacles en boîte de nuit, ses collaborations avec d’autres influenceurs controversés et son contenu sur Mym témoignent de sa volonté de choquer et d’attirer l’attention. Mais dans un contexte de sensibilisation croissante au respect, au consentement et à l’impact des contenus en ligne, sa présence ne passe plus inaperçue.