Toyota Motor Corp. a récemment annoncé une réorientation stratégique de ses programmes de diversité, équité et inclusion (DEI) aux États-Unis. Cette décision fait suite à une discussion hautement politisée autour des engagements des entreprises envers ces initiatives. Désormais, Toyota ne sponsorisera plus les événements LGBTQ tels que les parades de la fierté et recentrera ses efforts sur l’éducation STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et la préparation à l’emploi.
Dans un mémo adressé à ses 50 000 employés et 1 500 concessionnaires aux États-Unis, Toyota a expliqué que ce changement est dû à une volonté d’éviter de s’impliquer dans des discussions controversées autour des politiques DEI. L’entreprise a déclaré vouloir concentrer ses activités communautaires sur des initiatives en lien avec l’éducation et l’emploi, en s’éloignant des événements qui ne correspondent plus à cette stratégie.
Parmi les autres changements annoncés, Toyota ne participera plus aux enquêtes culturelles ni aux classements du Human Rights Campaign (HRC), notamment son Corporate Equality Index, où l’entreprise avait obtenu un score parfait par le passé pour ses efforts en matière de diversité et inclusion. Cette décision marque un tournant important dans l’approche de l’entreprise vis-à-vis de ces enjeux.
Le virage de Toyota a également été influencé par des critiques publiques, notamment celles de l’activiste conservateur Robby Starbuck, qui a dénoncé les engagements “woke” de l’entreprise. Starbuck a reproché à Toyota de financer des événements LGBTQ et de proposer des formations DEI jugées inappropriées par une partie de l’opinion publique. Malgré cette critique virulente, un porte-parole de Toyota a affirmé que l’impact sur l’entreprise a été négligeable, avec seulement une trentaine de clients et quelques concessionnaires exprimant des inquiétudes.
Toyota n’est pas la seule entreprise du secteur à revoir ses engagements en matière de diversité et inclusion. Ford, par exemple, a également décidé de réduire ses initiatives DEI, citant un environnement externe de plus en plus complexe. D’autres entreprises comme John Deere, Harley-Davidson et Molson Coors ont pris des mesures similaires sous la pression d’activistes conservateurs.
Malgré ces décisions, des études montrent que les consommateurs américains sont de plus en plus enclins à soutenir les marques qui s’engagent en faveur de la communauté LGBTQ. Selon une enquête de GLAAD, 80 % des Américains LGBTQ seraient prêts à boycotter des entreprises qui abandonnent leurs engagements en matière de diversité. De plus, les Millennials et la Génération Z, qui représentent une part croissante du pouvoir d’achat, privilégient les marques inclusives.
Toyota a réitéré son engagement à offrir un environnement de travail inclusif, tout en précisant que ses efforts se concentreront désormais sur des initiatives directement liées à la préparation à l’emploi et à l’éducation STEM. L’entreprise continuera de soutenir les groupes de ressources pour employés, mais avec un accent accru sur le développement professionnel et l’engagement des collaborateurs.
Avec ce recentrage stratégique, Toyota pourrait influencer d’autres entreprises à repenser leurs propres engagements DEI. Le débat autour des programmes de diversité et d’inclusion reste intense, mais l’approche de Toyota montre une volonté de recentrer les priorités sur des initiatives à fort impact direct sur la productivité et la préparation au marché du travail.