Un homme de 69 ans braque un magasin pour retrouver son petit-fils en prison

En Guadeloupe, un homme de 69 ans a braqué un supermarché armé d’une carabine. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, son but n’était pas de voler de l’argent. Ce sexagénaire voulait simplement être incarcéré pour rejoindre son petit-fils en prison. Une histoire aussi insolite que touchante.
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Un braquage inattendu à Sainte-Rose

Les faits se sont déroulés à Sainte-Rose, dans le nord de la Guadeloupe. Fin septembre 2025, cet ancien pompier et exploitant agricole entre calmement dans un supermarché, le visage dissimulé sous une cagoule. Dans son chariot, il cache une carabine. Après avoir pris un morceau d’emmental et une bouteille de vin, il s’approche du comptoir et réclame la caisse. Rien ne laisse penser que son geste ait été motivé par la cupidité.

Le choix du lieu rend la scène encore plus improbable : le supermarché se trouve juste à côté de la gendarmerie locale. Quelques instants après le braquage, l’homme quitte tranquillement le magasin et se dirige vers sa voiture, garée sur le parking. Les gendarmes, alertés, l’interpellent sans difficulté.

Un objectif surprenant : aller en prison

Interrogé après son arrestation, le sexagénaire explique que son but n’était pas de fuir ni de s’enrichir. Il voulait tout simplement se faire arrêter pour être envoyé en prison. La raison ? Retrouver son petit-fils incarcéré quelques mois plus tôt. Selon son avocate, Me Léa Le Chevillier, l’homme était profondément affecté par la situation de son petit-fils, qu’il allait visiter deux fois par semaine.

« Il était désespéré : l’argent ne l’intéressait pas. Il voulait juste entrer en prison pour y retrouver son petit-fils et au moins aller en promenade avec lui », a déclaré son avocate à l’AFP.

Au fil des visites, le grand-père avait constaté que le jeune homme subissait des violences de la part d’autres détenus. Hématomes, dents cassées… Ces marques de brutalité ont profondément marqué ce grand-père, convaincu que la seule façon d’aider son petit-fils était de partager sa détention.

Une interpellation sans violence

Face à ce braquage peu ordinaire, les forces de l’ordre ont agi avec calme et professionnalisme. Le commandant de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre, Mathieu Morda, a d’ailleurs salué le sang-froid de ses équipes. Selon lui, l’intervention était « compliquée » : les gendarmes se sont retrouvés face à un individu cagoulé, armé, et poussant un chariot. Pourtant, tout s’est terminé sans blessé.

Pour les enquêteurs, le profil du suspect était totalement inédit. Un homme âgé, sans antécédent judiciaire, prêt à risquer sa liberté pour passer du temps avec un proche incarcéré.

Une peine clémente compte tenu du contexte

Le sexagénaire a été poursuivi pour vol avec arme, violences aggravées et rébellion. Il a reconnu les faits et accepté de passer par une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre l’a condamné à quinze mois de prison, dont cinq mois ferme aménageables.

Cette peine, relativement légère pour ce type de délit, s’explique par le profil du prévenu et son état de santé fragile. Son avocate a rappelé que dans des cas similaires, la justice prononce souvent entre trois et cinq ans de prison ferme. L’homme, atteint de problèmes cardiaques, devra suivre des soins, indemniser les victimes et ne plus se rendre dans le supermarché concerné.

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