Des trajets électriques désormais payants
Les abonnés à la formule V-Max, jusqu’ici avantagés par deux courses gratuites par jour en vélo électrique, devront désormais débourser 0,50 € par trajet. Et au-delà de ces deux trajets, chaque utilisation sera facturée 2 €. Cette nouvelle règle ne concerne pas les détenteurs du tarif solidaire, qui continuent à bénéficier de la gratuité.
Pour les jeunes et les seniors, une réduction de 25 % est appliquée, soit 0,37 € pour les deux premiers trajets en VAE (vélo à assistance électrique). Les vélos mécaniques, eux, conservent une gratuité de 60 minutes par trajet avec l’abonnement V-Max.
Tableau récapitulatif des nouveaux tarifs Vélib’
Abonnement | Ancien tarif | Nouveau tarif | Changement |
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V-Max | 9,30 €/mois | 9,30 €/mois | 0,50 €/trajet électrique (au lieu de gratuit) |
V-Plus | 3,10 €/mois | 4,30 €/mois | +1,20 € |
V-Libre | 0 € à l’inscription | 6 € à l’inscription | 90 minutes bonus offertes |
Pourquoi ces changements ?
L’Agence des mobilités (Agemob) a voté cette refonte tarifaire pour renforcer la régulation et améliorer la qualité du service. L’objectif est clair : mieux répartir les vélos, agrandir les stations saturées, et lutter contre le vandalisme qui impacte fortement le service.
« Plus de 3000 vélos sont hors service en raison d’actes de vandalisme, soit 15 % du parc total. » — Agemob
Le manque de vélos disponibles dans certaines zones a poussé le service à investir dans de nouveaux moyens logistiques, notamment des interventions nocturnes et le recrutement d’équipes mobiles chargées de la maintenance.
Bonus et pénalités : ce qui change sur le terrain
Les utilisateurs confrontés à une station pleine pourront appeler le service client pour obtenir 15 minutes gratuites afin de trouver une autre station. Mais attention : déposer son vélo sans le raccrocher correctement ou en dehors d’une station valide peut entraîner une amende de 8 à 38 €.
Un service jugé de moins en moins accessible
Ces nouvelles conditions risquent de freiner les usagers à faibles revenus ou les utilisateurs occasionnels. L’abonnement V-Libre, qui permettait une entrée facile au service, est désormais conditionné à un paiement initial de 6 €, même pour une seule utilisation. Cela risque de dissuader les touristes ou ceux qui n’utilisent Vélib’ que ponctuellement.
Avec des tarifs plus élevés et un système de pénalités renforcé, le service pourrait perdre des parts de marché face à d’autres opérateurs de mobilité douce, comme les trottinettes électriques ou les vélos privés partagés. Plusieurs utilisateurs ont déjà évoqué leur volonté de changer de service.
Une rentabilité au cœur des débats
Derrière cette réforme, c’est tout le modèle économique de Vélib’ qui est remis en cause. Le service, en déficit, doit faire face à des coûts de maintenance croissants, particulièrement pour les vélos électriques. En transférant une partie de la charge sur les usagers, la mairie espère rééquilibrer les finances sans augmenter la subvention publique.
« Le Vélib’ est en train de devenir un service payant pour ceux qui en ont le plus besoin, ce qui va à l’encontre de sa vocation initiale. » — Un élu de la métropole
Les abonnés actuels ne seront pas affectés avant la date d’échéance de leur contrat. Mais à cette date, ils devront renouveler manuellement leur abonnement pour continuer à utiliser Vélib’. Aucun renouvellement automatique ne sera effectué.