Un sujet jugé trop ambitieux pour le temps imparti
L’épreuve, d’une durée de 3h30, proposait trois exercices couvrant des domaines aussi variés que la radioactivité, la mécanique des fluides ou encore la datation géologique. Des thèmes souvent abordés en toute fin d’année, parfois même jamais traités à fond, selon plusieurs enseignants.
« On ne fait pas trois exercices originaux aussi costauds en une seule épreuve », peste une professeure sur un forum d’enseignants.
Beaucoup dénoncent un sujet trop calculatoire, voire pensé pour des élèves en spécialité mathématiques.
Sur X, les messages de détresse se multiplient :
« Le sujet m’a détruit », « Trop de nouveautés, rien à voir avec nos révisions », ou encore « Pourquoi mettre des notions qu’on n’a jamais vues ? » témoignent du ras-le-bol d’une partie des lycéens.
Une pétition a même été lancée, dénonçant un sujet « hors programme », aux exigences « mathématiques trop élevées », avec des « équations complexes » incompréhensibles pour une majorité d’élèves.
Les enseignants eux-mêmes pointent un manque de cohérence
Du côté des profs, c’est la longueur du sujet qui pose problème.
« On se retrouve avec un sujet qui aurait pu être découpé en deux épreuves », déclare une enseignante.
Elle déplore également un décalage entre les attentes du sujet et le programme réellement suivi par les classes.
Un autre enseignant va plus loin :
Ce type de sujet va juste forcer un ajustement du barème, ce qui est injuste pour les élèves bien préparés.
Certains soulignent que les épreuves des autres spécialités semblaient plus équilibrées. En comparaison, le sujet de physique-chimie apparaît comme un ovni, tant par sa densité que par sa difficulté.
« On a l’impression que ceux qui l’ont rédigé ne connaissent pas le terrain », résume un professeur de lycée.
Des demandes claires adressées au ministère
Les lycéens à l’origine de la pétition demandent une révision du barème, une prise de parole officielle du ministère sur l’élaboration du sujet, ainsi qu’une transparence sur la manière dont les thèmes ont été choisis.
Ils affirment ne pas contester l’exigence d’un examen national, mais estiment que celui-ci doit rester fidèle aux programmes et à la progression pédagogique. Le bac ne devrait pas, selon eux, être une épreuve-surprise.
« On a bossé dur toute l’année, ce sujet ne reflète pas notre travail », expliquent-ils dans le texte publié en ligne.
Vers une réforme de la conception des sujets ?
La polémique pourrait relancer le débat sur la manière dont sont conçus les sujets du bac. Certains enseignants appellent à une meilleure concertation avec le terrain, pour éviter que les élèves soient pénalisés à cause d’un manque de coordination entre inspecteurs et professeurs.
Si le ministère de l’Éducation nationale n’a pas encore officiellement réagi, la pression monte. La colère est vive, et les jeunes, qui ont souvent été les premiers à subir les ajustements du nouveau bac, réclament aujourd’hui plus de justice et de clarté.