Au quatrième trimestre 2024, 3,138 millions de personnes étaient inscrites en catégorie A (sans aucune activité) sur la plateforme France Travail. Ce chiffre représente une hausse de 117 000 inscrits par rapport au trimestre précédent. Sur un an, le nombre de chômeurs a progressé de 3,5 %, témoignant d’un retournement progressif du marché de l’emploi après plusieurs trimestres de stabilité.
Les jeunes sont particulièrement touchés par cette dégradation. La hausse du chômage atteint 8,5 % pour les moins de 25 ans en France métropolitaine. Cette tendance reflète une baisse des opportunités d’embauche dans un contexte marqué par une recrudescence des faillites d’entreprises et une diminution des contrats à durée indéterminée.
En incluant les demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories B et C), le nombre total de chômeurs atteint 5,495 millions, soit une augmentation de 1,7 % sur le trimestre et de 1,8 % sur un an. Ces chiffres soulignent une dynamique inquiétante sur l’ensemble des catégories de demandeurs d’emploi.
Pourquoi cette hausse ?
- Réduction des embauches en CDI : les embauches en contrat à durée indéterminée (CDI) ont connu un recul significatif depuis l’été 2024. Alors qu’elles dépassaient régulièrement 400 000 embauches mensuelles depuis 2021, elles sont tombées à 383 000 en décembre 2024, selon les statistiques de l’Urssaf.
- Augmentation des fins de mission et licenciements économiques : les inscriptions à France Travail dues à des fins de mission d’intérim ou à des licenciements économiques ont considérablement augmenté. Ces hausses n’ont pas été compensées par les reprises d’emploi ou les entrées en formation, qui sont en nette diminution.
- Plans sociaux et faillites d’entreprises : plusieurs grandes entreprises françaises ont annoncé des plans sociaux d’envergure, contribuant à la hausse des inscriptions à France Travail. Ces annonces, couplées à une augmentation des faillites d’entreprises, expliquent en partie la dégradation du marché du travail.
Répartition géographique et tendances spécifiques
En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’élève à 2,928 millions, soit une augmentation de 4 % sur le trimestre (+113 800 personnes). Si l’on inclut les catégories B et C, ce chiffre grimpe à 5,216 millions, avec une hausse de 1,8 %.
En incluant les départements-régions d’Outre-mer (hors Mayotte), la tendance reste comparable, avec une hausse globale de 3,9 % pour la catégorie A. Les jeunes et les intérimaires figurent parmi les plus affectés.
Les perspectives pour 2025
L’entrée en vigueur de la réforme France Travail en 2025, qui prévoit l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA et des jeunes sans emploi, pourrait modifier la lecture des statistiques de chômage. Cette réforme ajoutera progressivement 1,2 million de personnes aux chiffres de demandeurs d’emploi.
Face à cette dégradation du marché du travail, les partenaires sociaux envisagent de relancer les négociations sur la simplification des dispositifs de reconversion professionnelle. L’objectif est de faciliter l’accès à des métiers en tension, notamment dans les secteurs en forte demande.
Le budget 2025 prévoit des ajustements concernant les crédits alloués à la formation des demandeurs d’emploi. Ces discussions sont en cours au Parlement et pourraient influencer les dispositifs d’accompagnement des chômeurs.
Les chiffres clés du quatrième trimestre 2024
- 3,138 millions de chômeurs en catégorie A, soit une hausse de 3,9 % sur le trimestre.
- 5,495 millions de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues (+1,7 % sur le trimestre).
- 8,5 % d’augmentation du chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.
- 383 000 embauches en CDI en décembre 2024, en baisse par rapport aux années précédentes.
La publication des chiffres du chômage pour 2024 marque un tournant pour le marché de l’emploi en France. Cette augmentation, bien que partiellement attendue, souligne la nécessité de mesures adaptées pour accompagner les demandeurs d’emploi, notamment les jeunes et les publics en difficulté. La réforme France Travail pourrait jouer un rôle clé dans ce contexte, à condition de proposer des solutions concrètes et adaptées aux besoins du marché.
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