Les français ne travaillent pas assez ?

Le 15 avril, le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme. Face à un déficit public galopant, François Bayrou a appelé à une prise de conscience nationale. Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a répété que la France faisait face à une « heure de vérité ». Le pays dépense beaucoup, mais ne produit pas assez. Et pour lui, la réponse ne doit pas être une nouvelle hausse d’impôts.
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La France, championne des dépenses publiques

Depuis des années, la France affiche le taux de dépenses publiques parmi les plus élevés du monde. Ce niveau de dépenses n’a pas empêché une montée du pessimisme dans la population : selon un sondage, 64 % des Français sont inquiets pour leur avenir économique. C’est un paradoxe que souligne Bayrou : « Dépenses maximales, moral minimal. »

Pour le chef du gouvernement, le véritable mal français se situe dans la faiblesse du taux d’emploi, notamment chez les jeunes et les seniors. Il estime que « nous ne travaillons pas assez » et que cela explique en partie le manque de recettes publiques. Il insiste : si le niveau de production par habitant était comparable à celui de nos voisins européens, la France ne connaîtrait pas un tel déficit budgétaire.

Une production à relancer

Selon les chiffres présentés, la France est l’un des seuls pays de l’Union européenne à enregistrer un déficit commercial chronique. En clair, on importe plus qu’on exporte, et cela depuis au moins vingt-cinq ans. Bayrou appelle donc à une « obsession » nationale pour la réindustrialisation : relocaliser, produire en France, être moins dépendants de l’étranger.

La dette publique française dépasse les 3 300 milliards d’euros, soit plus de 113 % du PIB. Si rien ne change, les intérêts de la dette pourraient coûter 100 milliards d’euros par an d’ici 2029. Une somme gigantesque, qui pèserait plus que le budget de l’Éducation nationale. Bayrou insiste : emprunter toujours plus n’est pas une option viable.

Non aux hausses d’impôts

François Bayrou a écarté la solution des hausses d’impôts. Selon lui, la France détient déjà le record mondial de prélèvements obligatoires. Revenir à l’équilibre par cette voie nuirait à la compétitivité du pays et à son attractivité économique. L’alternative présentée est claire : réduire les dépenses et produire davantage.

Le Premier ministre parle d’état d’urgence budgétaire et veut faire appel à la « coresponsabilité » de tous : citoyens, collectivités, syndicats, parlementaires. L’idée est de construire le budget 2026 avec toutes les parties prenantes. Des groupes de travail vont être mis en place, et des annonces sont attendues avant l’été.

Le retour de la production, une priorité

Pour Bayrou, la clé se trouve dans le travail et la production. Il invite à repenser l’organisation du travail, à donner plus de place à ceux qui sont aujourd’hui écartés : jeunes sans diplôme, seniors, personnes en reconversion. Il ne s’agit pas de travailler plus pour travailler plus, mais de retrouver une économie plus résiliente, capable de financer ses choix.

Le Premier ministre met en garde : la dette d’aujourd’hui est la charge des générations futures. Difficile pour les étudiants et les jeunes actifs d’imaginer un futur serein avec une dette de 50 000 euros sur leurs épaules. Le message est donc aussi moral : il faut préserver l’avenir.

La question posée est moins « faut-il travailler plus ? » que « comment travailler mieux ?« . Cela implique une meilleure insertion professionnelle des jeunes, une valorisation des compétences, moins de démarches inutiles, plus de responsabilisation dans la fonction publique. L’équation est complexe, mais une chose est claire : l’immobilisme ne semble plus tenable.

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