Qu’est-ce que le job hugging ?
Le job hugging désigne l’attitude de nombreux jeunes actifs qui choisissent de rester dans leur emploi, même s’ils ne s’y épanouissent pas totalement. L’idée est simple : dans un contexte d’incertitude, mieux vaut garder un travail stable que de prendre le risque de se lancer ailleurs.
« De plus en plus d’employés s’accrochent à leur poste comme si leur vie en dépendait », observe un rapport du cabinet Korn Ferry.
Il ne faut pas confondre ce phénomène avec le job cuffing, où les salariés refusent de quitter un emploi qu’ils n’aiment pas uniquement par sécurité. Le job hugging s’inscrit davantage comme une réaction défensive face à une conjoncture difficile.
Pourquoi la génération Z adopte le job hugging ?
Les jeunes qui arrivent sur le marché du travail en 2025 font face à plusieurs défis :
- Moins de créations d’emplois dans de nombreux secteurs.
- L’automatisation et l’intelligence artificielle qui menacent certaines professions.
- L’instabilité économique mondiale qui freine les embauches.
- Un climat social où le sentiment d’incertitude domine.
Résultat : au lieu de chercher sans cesse de nouvelles opportunités, comme le faisaient les millenials avec le job hopping, beaucoup de jeunes préfèrent garder leur place actuelle.
Job hugging vs job hopping : deux visions opposées
Le contraste est frappant : hier, la mode était au mouvement constant, aujourd’hui elle est à la prudence. Voici un tableau comparatif pour mieux comprendre :
Aspect | Job hopping | Job hugging |
---|---|---|
Définition | Changer d’emploi fréquemment (tous les 2-3 ans) | Rester coûte que coûte dans son poste actuel |
Motivation principale | Acquérir de nouvelles compétences, chercher mieux | Sécurité et stabilité avant tout |
Conséquences positives | Expériences variées, réseau élargi | Sécurité de l’emploi, continuité salariale |
Risques | Image d’instabilité, difficulté à fidéliser | Stagnation, perte d’opportunités |
Les risques cachés du job hugging
Si le job hugging peut sembler rassurant, il comporte aussi des limites importantes :
Moins d’augmentations salariales
Changer d’emploi est souvent le meilleur moyen de négocier une hausse de salaire. En restant trop longtemps, les jeunes risquent de stagner financièrement.
Un frein au développement des compétences
Rester dans un environnement stable peut limiter les opportunités d’apprentissage. Les nouvelles technologies évoluent vite, et ne pas se challenger peut créer un décalage.
Un sentiment d’être coincé
Beaucoup de salariés expriment une frustration : ils ont l’impression de rester uniquement par peur de perdre leur sécurité, pas par choix. Cela peut mener à du quiet quitting, voire à un désengagement total.
Pourquoi les entreprises doivent s’y intéresser
Le job hugging n’est pas qu’une affaire individuelle. Pour les recruteurs et les employeurs, cette tendance change la donne :
- Difficile de recruter de nouveaux talents si tout le monde reste en poste.
- Risque de salariés démotivés qui restent par contrainte, sans s’investir pleinement.
- Opportunité d’investir dans la fidélisation et la formation des jeunes employés.
« Les meilleurs talents hésitent à bouger tant que le marché n’est pas stable », rappelle Stacy DeCesaro, consultante chez Korn Ferry.
Le job hugging : une tendance durable ?
La question est de savoir si le job hugging va s’installer dans la durée. Plusieurs analystes estiment qu’il s’agit d’une tendance provisoire. Dès que le marché du travail se stabilisera et que les opportunités redeviendront nombreuses, beaucoup de jeunes pourraient repartir vers le job hopping.
En attendant, cette attitude traduit un rapport au travail plus prudent, parfois anxieux, qui marque profondément la génération Z.