Taxi ou VTC : ces métiers font-ils encore rêver les jeunes ?

Longues heures au volant, liberté d’organisation, appli ouverte en permanence, clients pressés ou bavards… Le métier de taxi ou de chauffeur VTC fait partie du décor des grandes villes. Mais en 2025, est-ce encore un rêve pour les jeunes, ou plutôt un plan B pour “se débrouiller” ? Entre promesse d’autonomie et réalité des revenus, on fait le point.
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Un secteur qui recrute, mais qui s’essouffle

En France, on compte aujourd’hui plus de 60 000 taxis et des dizaines de milliers de chauffeurs VTC actifs sur les plateformes. Les derniers chiffres de l’Observatoire des transports publics particuliers de personnes montrent par exemple environ 63 000 taxis et plus de 56 000 chauffeurs VTC en 2023. 

Côté examens, près de 52 000 candidats se sont inscrits en 2024 pour devenir taxi ou VTC, soit une baisse d’environ 15 % par rapport à l’année précédente. Signe que les vocations ne suivent pas tout à fait la croissance du marché. 

Autre réalité : les candidats restent majoritairement des hommes. Les statistiques officielles évoquent autour de 83 % d’hommes chez les candidats taxi et plus de 90 % chez les VTC. Les 18–29 ans sont présents, mais encore minoritaires. Le secteur vieillit, alors même que les plateformes cherchent à attirer une nouvelle génération de chauffeurs.

Taxi ou VTC : quelles différences pour toi ?

Sur la route, un taxi et un VTC se ressemblent. Sur le papier, c’est une autre histoire. Statut, investissement, liberté, règles du jeu : les deux métiers n’offrent pas du tout la même expérience.

CritèreTaxiVTC
StatutProfession réglementée, tarifs encadrés par l’ÉtatActivité de service, encadrée mais plus libérale
Accès au métierExamen + carte professionnelle + ADS (autorisation de stationnement)Examen + carte professionnelle + inscription au registre VTC
InvestissementADS à acheter ou louer, véhicule, charges proVéhicule aux normes VTC, charges pro, commission plateforme
Droit de maraudeOui : peut prendre des clients dans la rue ou en stationNon : course obligatoirement réservée à l’avance
Relation au clientClients de rue, stations, centrales radio, applisClients via applis ou contrats privés
RevenusPlafonnés par les tarifs, mais plus de leviers (maraude, contrats, sanitaire)Très variables, dépendants des algorithmes et commissions
AutonomieArtisan possible, mais cadre réglementaire lourdIndépendant, mais très dépendant des plateformes

Le métier de taxi : un cadre plus sécurisé, mais plus lourd

Pour devenir taxi, tu dois réussir un examen, obtenir une carte professionnelle et surtout disposer d’une ADS, l’autorisation qui te permet de stationner en station et de prendre des clients sur la voie publique. Dans certaines grandes villes, cette autorisation représente un gros investissement, même si son prix a baissé par rapport aux années 2010. 

En échange, tu bénéficies de plusieurs atouts :

  • le droit de maraude (prendre des clients dans la rue sans réservation) ;
  • des tarifs encadrés par l’État, donc moins de guerre des prix ;
  • la possibilité de travailler avec des contrats réguliers (hôpitaux, transport sanitaire, entreprises…).

Le revers de la médaille : beaucoup de paperasse, une réglementation dense et une pression forte sur le chiffre d’affaires. Les taxis ont montré ces derniers mois qu’ils se mobilisent dès qu’une réforme menace leur modèle (ex : transport de patients, tarifs conventionnés). 

Le métier de VTC : plus flexible, mais plus précaire

Devenir chauffeur VTC demande aussi un examen et une carte professionnelle, mais tu n’as pas à acheter d’ADS. Tu dois cependant investir dans un véhicule aux normes (ancienneté, puissance, confort) et t’immatriculer au registre VTC

En pratique, la majorité des chauffeurs passent par des plateformes (Uber, Bolt, Heetch…) qui envoient les courses et prélèvent une commission. Sur le papier, tu es “indépendant”. Dans la réalité, tu dois :

  • accepter les conditions des applis (tarifs, bonus, notations) ;
  • travailler souvent de longues heures pour rendre le métier rentable ;
  • absorber les hausses de coûts (carburant, entretien, assurances…).

Les médiations menées ces dernières années ont souvent avancé un revenu net autour de 1 700 euros par mois pour un chauffeur VTC indépendant… à condition de travailler environ 60 heures par semaine. Pas vraiment la vie “flex” vendue dans certaines pubs.

En 2024, le nombre de chauffeurs VTC actifs continue pourtant d’augmenter, avec plus de 70 000 chauffeurs recensés sur les plateformes. Mais la pression sur les revenus et le débat sur leur statut (indépendant vs salarié) restent au cœur de l’actualité. 

La formation : passage obligé pour taxi comme pour VTC

Que tu vises le taxi ou le VTC, impossible d’y couper : tu devras passer l’examen T3P (transport public particulier de personnes), organisé par les Chambres de métiers.

Au programme de l’écrit :

  • droit et réglementation T3P (taxis, VTC, sécurité) ;
  • gestion et comptabilité de base ;
  • sécurité routière, code de la route, conduite pro ;
  • anglais et relation client.

Deux modules restent spécifiques : l’un pour le taxi (maraude, réglementation locale…), l’autre pour le VTC (réservation, image de marque, accueil à bord…). 

Les taux de réussite montrent un léger avantage pour les taxis : selon l’Observatoire, autour de trois candidats taxi sur quatre terminent le parcours d’examen avec succès, contre un peu plus de la moitié des VTC. D’où le rôle clé des centres de formation qui préparent aux épreuves, aux démarches administratives, mais aussi au lancement de l’activité.

Ces métiers font-ils encore rêver les jeunes ?

Sur TikTok ou Insta, certains chauffeurs exposent leur quotidien au volant : vues de nuit sur le périph’, rencontres improbables avec des clients, routines de nettoyage de la voiture… L’image est plus moderne qu’il y a dix ans, mais le métier reste exigeant.

Ce qui peut donner envie

  • L’autonomie : tu organises ton planning, tu peux cumuler avec des études ou un autre job (à condition de bien gérer ta fatigue).
  • Le contact humain : tu rencontres des profils très différents, tu découvres ta ville autrement.
  • La mobilité : si tu aimes conduire, connaître les quartiers, optimiser tes trajets, c’est plutôt satisfaisant.
  • Les perspectives : commencer VTC, puis évoluer vers le taxi, la LVC (location avec chauffeur), ou créer une petite flotte.

« Je ne me voyais pas dans un bureau. Avec le taxi, je bouge tout le temps, je gère mon planning. Par contre, il ne faut pas fantasmer : si tu veux bien gagner ta vie, tu comptes rarement tes heures. »

Ce qui peut clairement refroidir

  • Les horaires : soirées, nuits, week-ends, jours fériés… C’est souvent là que tu fais ton chiffre.
  • La fatigue : rester concentré au volant de longues heures, gérer les embouteillages, les incivilités.
  • La précarité côté VTC : revenus qui fluctuent, algorithmes opaques, dépendance à une appli pour travailler.
  • La pression financière : crédit voiture, carburant, entretien, assurances, charges sociales.
  • La faible féminisation : pour les jeunes femmes, la question de la sécurité et de l’isolement peut peser.

Taxi ou VTC : comment savoir si c’est fait pour toi ?

Pose-toi les bonnes questions

Avant de te lancer, demande-toi :

  • Est-ce que je suis prêt·e à travailler aux “mauvais” horaires (soir, nuit, week-end) si nécessaire ?
  • Est-ce que je supporte le stress de la route, des embouteillages et parfois des clients compliqués ?
  • Est-ce que je préfère un cadre plus sécurisé et réglementé (taxi) ou plus flexible mais instable (VTC) ?
  • Est-ce que je suis prêt·e à investir plusieurs milliers d’euros dans un véhicule ou une ADS ?

Tester le terrain avant de s’engager

Tu peux commencer par :

  • échanger avec des chauffeurs en activité (taxis, VTC) sur leurs réalités de terrain ;
  • te renseigner auprès de centres de formation sur le contenu des cours et les taux de réussite ;
  • simuler ton budget : crédit, carburant, assurances, charges, impôts… puis comparer avec les revenus espérés ;
  • te demander si ce métier est un projet de quelques années ou une vraie trajectoire pro à long terme.

Taxi ou VTC, ces métiers ne sont plus le “bon plan facile” parfois vendu sur les réseaux. Mais ils peuvent rester une option intéressante si tu cherches un job de terrain, autonome et concret, à condition d’entrer dedans les yeux grands ouverts.

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