Un million de personnels et un employeur géant
L’Éducation nationale reste le premier employeur de France. Selon la Depp, 1,2 million de personnes travaillent aujourd’hui dans l’enseignement scolaire. Parmi eux, 900 000 sont enseignants, répartis presque équitablement entre le premier et le second degré.
La profession est très féminisée : près de 0,9 million de femmes contre 0,3 million d’hommes. Ce déséquilibre se retrouve aussi chez les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), où 94 % sont des femmes.
Recrutement et parcours : que montrent les chiffres ?
En 2024, 29 700 candidats ont été admis aux concours externes et internes de l’Éducation nationale. Sur ce total, 23 700 concernent les concours enseignants dans le public ou le privé sous contrat. Les trois quarts des lauréats proviennent des concours externes.
L’étude souligne aussi le rôle des jeunes en formation : 12 600 étudiants étaient employés en préprofessionnalisation ou comme apprentis non enseignants.
Une ancienneté élevée
En 2024, l’ancienneté moyenne des enseignants fonctionnaires atteignait 18 ans. Cette longévité montre un fort attachement au métier, même si certains signaux inquiètent.
Un salaire moyen de 2 950 € dans le public
C’est l’un des chiffres les plus commentés : en 2023, le salaire net moyen des enseignants fonctionnaires du secteur public s’élevait à 2 950 €. Plusieurs situations coexistent :
- enseignants fonctionnaires du public : 2 950 € nets
- enseignants du privé sous contrat : 2 710 € nets
- enseignants contractuels : 1 980 € nets
Chez les personnels non enseignants, la moyenne varie davantage : 3 030 € pour les fonctionnaires, contre 1 140 € pour les contractuels.
Ces écarts rappellent la diversité des statuts au sein d’une même institution. Beaucoup de jeunes l’ignorent encore lorsqu’ils envisagent une carrière dans l’enseignement.
Pourquoi 2 400 enseignants ont quitté volontairement l’Éducation nationale
Entre 2023 et 2024, 2 400 enseignants ont quitté volontairement leur poste. Cela équivaut à 34 départs pour 10 000 enseignants en fonction. Derrière ce chiffre, plusieurs réalités se croisent : fatigue morale, difficultés de gestion de classe, manque de reconnaissance ou envie de reconversion.
Pour comprendre cet état d’esprit, un extrait des enquêtes menées auprès du personnel résume bien la situation :
« Une partie des enseignants dit ne pas se sentir reconnue, ni par les institutions ni par la société. »
Une perception qui pèse sur l’attractivité du métier, alors même que l’Éducation nationale a besoin de nouveaux professeurs.
Climat scolaire : une réalité contrastée
Le panorama 2024-2025 éclaire aussi le quotidien des enseignants du second degré. Les retours sont nuancés :
- 6 sur 10 estiment que leur établissement offre un climat d’apprentissage favorable.
- 5 sur 10 pensent qu’il y a peu ou pas de violence dans leur établissement.
- 4 sur 10 déclarent avoir subi au moins une fois de l’arrogance ou du mépris.
Ce dernier chiffre interroge particulièrement les jeunes qui envisagent l’enseignement : la relation aux élèves reste un pilier central du métier, mais aussi l’un de ses défis majeurs.
Les congés maladie et la fatigue du métier
En 2023-2024, 47 % des enseignants ont eu au moins un congé de maladie ordinaire. La moyenne de 9 jours par agent témoigne d’une pression réelle, souvent liée à la gestion de classe, à l’épuisement ou aux situations difficiles.
Le rôle crucial des AESH
À la rentrée 2024, la France comptait 134 800 AESH. 64 % sont en CDI, mais les besoins restent immenses. Sans ces accompagnants, de nombreux élèves en situation de handicap ne pourraient suivre une scolarité adaptée.
Pour beaucoup de jeunes, c’est aussi un métier accessible rapidement, qui offre une entrée dans le secteur éducatif, même si la rémunération reste faible.
Une profession indispensable mais sous pression
Les données de la Depp dressent un tableau clair : le métier d’enseignant reste attractif pour sa stabilité, son utilité sociale et sa rémunération de 2 950 € en moyenne dans le public. Mais il souffre d’un manque de reconnaissance, d’un climat parfois tendu et de conditions de travail lourdes.
















