Yassine, 21 ans, 800 candidatures, 0 réponse

Yassine, 21 ans, diplômé avec mention en informatique, rêve d’intégrer une école d’ingénieurs en réseaux et sécurité. Mais face à un silence total après des centaines de candidatures, il décide de se rendre visible d’une manière radicale : en se postant chaque jour sur le parvis de La Défense avec une pancarte.
yas alternance

Un parcours académique solide… mais ignoré

Originaire de Garges-lès-Gonesse, Yassine a brillamment obtenu sa licence en informatique à l’Institut Galilée, avec une mention très bien et une place de deuxième de sa promotion. Son objectif ? Rejoindre l’EFREI, une école d’ingénieurs du numérique réputée. Tout semble prêt pour que ça roule… sauf qu’il lui manque l’essentiel : une entreprise pour son alternance.

Dès mars, il lance les démarches. Candidatures classiques, messages sur LinkedIn, lettres de motivation personnalisées… Il ne ménage aucun effort. Mais après plus de 800 candidatures envoyées, il n’a décroché que deux entretiens, dont un a capoté à cause de l’agenda de l’école.

Le déclic ? Le silence. L’absence totale de retour. Alors, début juillet, Yassine troque la stratégie numérique pour le contact direct. Chaque jour, en costume bleu et chemise claire, il traverse La Défense avec une grande ardoise indiquant : « Alternance Réseaux & Sécurité Informatique ». Trois QR codes y sont apposés : CV, lettre de motivation et profil LinkedIn.

« J’ai tout essayé, sauf ça. »

Ce choix de méthode, à contre-courant, n’est pas facile à assumer. De nature réservée, il confie avoir dû « se faire violence » pour aller au-devant des passants. L’objectif est simple : marquer les esprits. Et cela fonctionne. Son costume devient un signe distinctif. « Les gens vont se souvenir du gars en bleu avec une pancarte », explique-t-il.

Un combat personnel dans un contexte difficile

Ce que vit Yassine n’est pas un cas isolé. Depuis début 2025, les aides à l’embauche pour les alternants ont été réduites : 5000 euros pour les PME, et seulement 2000 pour les grandes entreprises. Conséquence directe : les entreprises recrutent moins, et les places deviennent précieuses.

Selon une étude de l’Apec, 70 % des étudiants déclarent rencontrer des difficultés à signer un contrat. En 2024, ils étaient 44 %. Cette chute brutale rend l’accès à l’alternance encore plus complexe, même pour les meilleurs profils.

Avec son ardoise et son message direct, Yassine tente de renverser la tendance. Il ne demande pas la lune, juste une opportunité pour prouver sa valeur. Chaque jour, il se rend à la Défense, distribue des CV, échange avec les passants, croise les doigts. Quelques RH et recruteurs ont pris contact, certains ont relayé son initiative sur LinkedIn. Mais rien de concret n’a encore abouti.

« Certains camarades avec des résultats moindres ont déjà signé… C’est frustrant. »

Ce qu’il ressent ? De la fatigue, oui. Mais aussi une forme d’injustice. Il ne comprend pas ce mur invisible. Pas de réseau professionnel, peu de contacts dans le secteur, et l’impression persistante d’être transparent. Pourtant, il ne baisse pas les bras.

Une démarche qui force le respect

Dans un monde saturé de candidatures, son initiative sort du lot. En plein cœur du quartier d’affaires le plus fréquenté d’Europe, Yassine devient le visage d’une génération en quête de reconnaissance. Il n’est pas le premier à tenter ce genre de pari : d’autres avant lui ont brandi leurs CV dans la rue ou sur les réseaux sociaux. Mais dans ce contexte de tension sur l’apprentissage, son histoire frappe fort.

Pas pour créer le buzz, mais pour dire : « Je suis là, je veux apprendre, donnez-moi une chance. »

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