La réforme a introduit des quotas destinés à favoriser les lycéens technologiques, leur offrant des opportunités accrues d’accéder aux formations en BUT. Selon Martial Martin, président de l’ADIUT, l’objectif est clair : « À terme, 50% des inscrits en IUT devront être issus des bacs technologiques. »
Les chiffres montrent une avancée significative :
- En 2020, 34% des étudiants en IUT étaient titulaires d’un bac techno.
- En 2022, cette part a grimpé à 42,9%, marquant une hausse notable de 8,9 points en seulement deux ans.
Dans le même temps, la part des bacheliers généraux a chuté de presque 10 points, passant à 54,7% en 2023. Cette évolution est le fruit d’une politique assumée qui vise à diversifier les profils et à offrir des perspectives de réussite aux lycéens technologiques.
Si le BUT s’ouvre davantage aux bacheliers technologiques, la transition entre le lycée et l’IUT peut représenter un défi. Comme le souligne Capucine, étudiante en BUT Techniques de Commercialisation :
« Passer du lycée technologique au BUT, c’est une marche importante à gravir. La charge de travail et l’intensité des cours sont beaucoup plus élevées. »
Pourtant, cette exigence n’est pas un frein pour les étudiants motivés. Romain, titulaire d’un bac STI2D et étudiant en BUT Management de la Transition Digitale, estime que tout repose sur l’implication personnelle :
« Le BUT est accessible à condition d’être investi et passionné. Si un étudiant a fait ce choix par conviction, il peut réussir. »
Malgré un écart persistant entre les bacheliers généraux et technologiques, les efforts fournis par ces derniers commencent à porter leurs fruits. Selon une note du SIES, le taux de passage en deuxième année de BUT pour les bacheliers technologiques a connu une progression notable :
- En 2018, 57,5% des bacheliers technologiques accédaient à la deuxième année.
- En 2022, ce taux est passé à 61,3%.
Romain témoigne de cette évolution positive :
« Je n’ai pas ressenti de grande différence de niveau avec mes camarades issus de bacs généraux. Tout dépend de l’engagement et de la capacité à s’adapter. »
Capucine souligne toutefois que certains bacheliers généraux arrivent à rattraper rapidement leur retard :
« En BUT, nous revoyons des notions déjà étudiées en lycée technologique. Les bacheliers généraux les assimilent vite, ce qui les aide à compenser leur manque de spécialisation. »
La réforme du BUT, en intégrant davantage de bacheliers technologiques, vise à offrir une voie d’excellence à ces profils souvent sous-estimés. Grâce à un parcours professionnalisant et exigeant, les IUT permettent aux étudiants de développer des compétences solides et de se projeter dans des secteurs porteurs.
Les premiers résultats montrent que l’objectif est en bonne voie. En favorisant l’accès des bacheliers technologiques, les IUT contribuent à une meilleure mixité des profils tout en offrant des perspectives d’insertion professionnelle attractives.
Les efforts pour réduire l’écart de réussite entre les bacheliers généraux et technologiques continuent. Toutefois, l’augmentation régulière du taux de réussite des lycéens technologiques confirme leur légitimité dans les formations en BUT.