Des temps dédiés à l’orientation tout au long de la scolarité
Les élèves auront désormais des moments encadrés pour réfléchir à leur parcours. Quatre demi-journées par an seront prévues dans l’emploi du temps des collégiens et lycéens pour parler métiers, formations, compétences et envies. Ces séances doivent permettre d’acquérir des bases solides sur les options post-bac ou sur l’entrée dans la vie active, selon les profils.
Ces temps ne seront pas de simples discussions. Ils s’inscriront dans un programme progressif de compétences à développer. L’objectif est d’aider chaque jeune à mieux comprendre ses centres d’intérêt, découvrir la diversité des secteurs d’activité, et surtout, éviter les choix subis par manque d’information.
Des professeurs mieux formés pour accompagner
Pour accompagner cette réforme, le gouvernement prévoit aussi une action du côté des enseignants. Les professeurs principaux de troisième seront les premiers à bénéficier d’une formation spécifique à l’orientation. Une demi-journée leur sera dédiée dès l’automne 2025. L’idée est d’outiller les adultes référents pour mieux guider les élèves dans leur réflexion.
Si cette mesure cible d’abord les classes de troisième, elle a vocation à s’étendre à d’autres niveaux dans les années suivantes. L’orientation devient ainsi une mission partagée entre les établissements, les équipes éducatives, les familles et les jeunes eux-mêmes.
Penser plus large que Parcoursup
Ce plan n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une volonté plus large de réformer l’accompagnement des choix post-bac. Alors que Parcoursup cristallise chaque année les inquiétudes, la ministre souhaite mieux préparer les élèves bien avant qu’ils n’arrivent en terminale.
Parmi les nouveautés annoncées, le gouvernement veut encourager l’année de césure après le bac. Peu choisie en France pour le moment (moins de 10 000 élèves), cette pause permettrait aux jeunes de prendre du recul : service civique, bénévolat, voyage ou encore projet personnel. Le modèle s’inspire de ce qui se fait dans d’autres pays européens.
Une offre plus souple à l’université
Les élèves qui hésitent encore après le bac pourront bénéficier de nouveaux dispositifs. Une trentaine d’universités proposeront dès 2026 des années propédeutiques pluridisciplinaires. Ces parcours « à la carte » permettront de tester plusieurs disciplines avant de se spécialiser. Un moyen d’éviter l’échec en licence par manque de préparation ou de motivation.
L’objectif est de passer de 22 à 45 universités impliquées d’ici 2027. Cela offrirait une vraie alternative aux parcours classiques et redonnerait du sens aux premières années d’études supérieures.
Des pistes pour les lycéens professionnels
Le plan inclut aussi des mesures pour les élèves des filières pro. Le ministère souhaite expérimenter un BTS en trois ans pour permettre à certains bacheliers professionnels de renforcer leurs acquis avant d’entrer en formation supérieure.
Une année de propédeutique intégrée permettrait aux jeunes d’aborder leur BTS avec plus de confiance et de chances de réussite. Ce modèle serait testé dès 2026 dans au moins un lycée par académie. Des classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs seront aussi développées pour les lycéens pro intéressés par les filières scientifiques.
Changer les regards sur les métiers
Au-delà des annonces nationales, certaines initiatives locales montrent déjà les effets positifs d’un travail en amont sur l’orientation. Des ateliers métiers, comme ceux proposés par l’association « De l’or dans les mains », permettent aux collégiens de découvrir concrètement des activités comme la joaillerie, l’artisanat ou la création. Pour certains élèves, ces moments sont révélateurs et ouvrent des horizons qu’ils n’avaient jamais envisagés.
Loin des écrans, au contact de professionnels passionnés, les jeunes reprennent confiance, expérimentent, testent et, parfois, trouvent enfin une piste qui leur parle. C’est aussi ce que vise le nouveau plan d’orientation : ouvrir des possibles, pas enfermer dans un choix définitif.
