Diplôme : quel effet sur le salaire et la santé ?

Entre idées reçues et chiffres solides, difficile de s’y retrouver. Que change vraiment un diplôme sur le salaire, l’emploi et la santé en 2025 ? À partir des données publiques (OCDE, France) et des dernières analyses, on te propose un tour d’horizon clair et utile pour faire des choix d’orientation dès maintenant — sans surpromesse, mais avec des repères concrets.
Diplome francais ocde

Ce que disent les données 2025 en trois points

  • Le supérieur paie : dans l’OCDE, un adulte diplômé du supérieur gagne en moyenne 54 % de plus qu’un titulaire du secondaire ; en France, l’écart atteint 60 %. À l’inverse, ne pas aller au bout du secondaire expose à un déficit de revenus (–17 % OCDE, –14 % France). 
  • L’emploi est plus stable : le supérieur est associé à moins de chômage chez les 25–34 ans (environ 4,9 % en moyenne OCDE), tandis que la protection contre le chômage reste plus fragile quand on s’arrête au secondaire ou avant. 
  • La santé va de pair : à l’échelle OCDE, 51 % des diplômés du supérieur déclarent une très bonne ou excellente santé, contre 26 % parmi les adultes en dessous du secondaire. Les indicateurs comportementaux (comme le tabac) varient aussi avec le niveau d’études.

Salaire : combien “rapporte” un diplôme ?

Si on regarde la grande photo, l’OCDE observe un premium salarial net pour le supérieur. En France, l’écart entre un titulaire du secondaire et un diplômé du supérieur se situe autour de +60 %, au-dessus de la moyenne OCDE (+54 %). À l’autre extrémité, la pénalité pour un niveau inférieur au secondaire est –14 % en France (vs –17 % OCDE). Ces chiffres résument une réalité : plus le niveau de diplôme augmente, plus la probabilité d’obtenir des postes qualifiés, mieux payés, grimpe.

Autre repère utile : « une bonne éducation rapporte ». Lors de la présentation du rapport 2025, l’OCDE a rappelé qu’une licence s’accompagne, en moyenne, d’un gain salarial substantiel par rapport au secondaire. Des médias français ont relayé une estimation de +39 % pour la licence par rapport au secondaire, avec un avantage plus élevé encore pour le master. L’idée n’est pas de promettre un chiffre identique à tous, mais de montrer l’ordre de grandeur régulièrement observé.

Repères chiffrés (OCDE vs France)

ComparaisonOCDE (25–64 ans)France (25–64 ans)Ce que ça signifie
Gains : supérieur vs secondaire+54 %+60 %Prime salariale élevée pour les diplômés du supérieur.
Gains : en dessous du secondaire vs secondaire–17 %–14 %Plus on décroche tôt, plus le salaire moyen recule.
Licence vs secondaire (ordre de grandeur cité)+39 % (estimation relayée)+39 % (estimation relayée)La licence ouvre plus d’opportunités, en moyenne.

Sources : OCDE, Education at a Glance 2025 ; presse française relayant la présentation du rapport (chiffre ≈ +39 % pour la licence). Les valeurs peuvent varier selon l’âge, la région et la filière.

Pourquoi l’écart existe

Un diplôme signale des compétences (techniques et transversales), de la persévérance, des réseaux. Les employeurs associent ces signaux à une productivité attendue plus haute, donc à une rémunération plus élevée. L’OCDE rappelle aussi que la demande pour des emplois hautement qualifiés progresse, tandis que les tâches routinières reculent avec l’automatisation et l’IA. 

Attention aux nuances

  • Filière : les écarts varient selon le domaine ; certains secteurs « tech » tirent plus fort que des filières moins rémunératrices. 
  • Territoires : un même diplôme n’ouvre pas les mêmes salaires à Paris, Lyon ou Brest.
  • Expérience : le premium augmente souvent avec l’ancienneté (responsabilités, management, expertise rare).

Emploi et stabilité : ce que change le niveau d’études

Sur le marché du travail, un diplôme du supérieur réduit le risque de chômage et facilite l’accès à des postes durables. En moyenne OCDE, chez les jeunes adultes, le chômage descend autour de 4,9 % pour les diplômés du supérieur, contre des niveaux supérieurs pour les non-diplômés du secondaire. Dans la plupart des pays, le secondaire complet offre déjà une bonne protection, mais le supérieur ajoute une marche.

La France se distingue sur un autre point : la part de jeunes diplômés du supérieur est désormais au-dessus de la moyenne OCDE. Ça facilite l’accès aux études, mais augmente aussi la concurrence pour les premiers postes, d’où l’intérêt des expériences (stages, alternance, bénévolat) et d’une filière bien choisie.

Lecture rapide

  • Compléter le secondaire : c’est la base pour limiter le risque de chômage.
  • Aller au supérieur : augmente les chances d’emploi, surtout dans les filières en pénurie de talents (numérique, industrie, santé, enseignement selon régions).
  • Apprentissage tout au long de la vie : certifications courtes, micro-crédits, formations continues aident à rester employable quand les compétences demandées évoluent.

Santé et comportements : l’effet diplôme

Les études ne jouent pas seulement sur le salaire : elles s’associent aussi à des indicateurs de santé meilleurs. À l’échelle de l’OCDE, 51 % des adultes diplômés du supérieur (25–64 ans) évaluent leur santé comme très bonne/excellente, contre 26 % chez les adultes en dessous du secondaire. C’est un écart massif, documenté sur plusieurs années.

Sur des comportements concrets, on retrouve la même tendance. En France, la part de fumeurs quotidiens est significativement plus élevée chez les personnes sans diplôme ou avec un diplôme inférieur au bac (≈ 28,9 %) que chez celles ayant un diplôme supérieur au bac (≈ 16,6 %). Là encore, le diplôme ne fait pas tout, mais il est corrélé à des pratiques qui protègent la santé à long terme.

Tableau : quelques ordres de grandeur

IndicateurNiveau d’étudesOrdre de grandeurSource
Santé auto-évaluée « très bonne/excellente »Supérieur (OCDE)51 %OCDE 2025
Santé auto-évaluée « très bonne/excellente »En dessous du secondaire (OCDE)26 %OCDE 2025
Fumeurs quotidiensDiplôme < bac (France)28,9 %OFDT 2025
Fumeurs quotidiensDiplôme > bac (France)16,6 %OFDT 2025

Ces chiffres reflètent des corrélations populationnelles : l’éducation accompagne souvent de meilleurs revenus, conditions de travail, accès à l’info santé et réseaux — autant de facteurs qui influencent la santé. 

Diplômes, oui… mais compétences ? La mise en garde de l’OCDE

Le niveau de diplôme progresse vite en Europe et en France (près d’un jeune adulte sur deux a un diplôme du supérieur dans l’OCDE), mais cela ne garantit pas automatiquement des compétences solides. L’OCDE s’appuie sur l’enquête PIAAC : les scores de littératie ont baissé dans de nombreux pays entre 2012–2015 et 2023, y compris chez certains diplômés. En France, le recul est plus modéré, mais réel.

« Il y a des adultes qui ont passé des années à l’école et parfois à l’université et qui n’ont pas les compétences en littératie d’un enfant de 10 ans. »

Ce constat ne “démonte” pas la valeur d’un diplôme ; il rappelle que le contenu (ce qu’on sait faire) et la mise à jour des compétences comptent autant que le titre lui-même. Pour toi, ça veut dire : choisir une filière qui développe des compétences transférables (écrire, analyser, coder, présenter), et continuer à te former (certifs, micro-crédits) quand le marché bouge.

France : où on en est par rapport aux autres pays

Bonne nouvelle : la France fait partie des pays où l’accès au supérieur s’est beaucoup développé depuis vingt ans (plus de 50 % de jeunes diplômés du supérieur). Les voies d’entrée (licence, BUT, écoles, alternance) se sont diversifiées, et Parcoursup place aujourd’hui une majorité de candidats. Côté revers : la sélectivité s’est déplacée à la sortie, avec des transitions parfois difficiles vers l’emploi dans certaines filières.

Compétences et équité

Les écarts de compétences restent marqués selon l’origine sociale, la maîtrise de l’écrit et des mathématiques. L’OCDE pousse à renforcer l’orientation, la remédiation en première année, et la formation tout au long de la vie, pour ajuster les profils aux besoins des employeurs (y compris avec des formations courtes).

Gare aux raccourcis : corrélation ≠ causalité

Oui, les diplômés gagnent plus et se déclarent en meilleure santé. Mais il ne faut pas confondre corrélation et causalité. Une partie de l’avantage vient des ressources initiales (milieu social, capital culturel, réseau), de l’état de santé avant les études, et des choix de filière. Le diplôme reste un levier puissant, mais il n’agit pas seul. D’où l’importance d’expérimenter (stages, projets), de viser des compétences rares et de travailler la communication pour valoriser ce que tu sais faire.

Conseils pratiques pour maximiser l’effet “diplôme”

En terminale / en première année

  • Vérifie la réalité des métiers (journées portes ouvertes, entretiens “découverte”, fiches Onisep, réseaux d’anciens).
  • Panache les cours : garde 1–2 UE qui musclent des compétences transversales (écriture, data, code, prise de parole).
  • Choisis une modalité qui colle à ton profil : alternance si tu as besoin d’immersion et de revenus, formation initiale si tu veux consolider les bases.

Pendant les études

  • Construis un portfolio vivant (projets, rapports, code, créations) : c’est parlant en entretien.
  • Multiplie les situations réelles : stages, missions courtes, concours, hackathons, bénévolat qualifiant.
  • Développe un double ancrage (filière principale + compétence “passerelle” : data, UX, IA, communication).

À l’entrée sur le marché du travail

  • Cible les postes pénuriques ou en croissance : c’est là que le premium s’exprime le mieux.
  • Négocie avec des données (études de salaires, barèmes de branches, fourchettes publiées).
  • Continue à te former (certifs cloud/IA, langues, management) : upskilling et reskilling sont payants sur 3–5 ans.

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