Une croissance stable mais significative
En 2024-2025, le secteur privé accueille 26,5 % des étudiants en France, soit environ 799 700 inscrits. Cette part reste stable par rapport à l’année précédente, mais représente une progression de 5,1 points depuis 2018. Le développement du privé est alimenté par l’essor des écoles de commerce, la généralisation de l’apprentissage, et la diversification des parcours post-bac.
Le privé, acteur clé de certaines filières
Le privé domine dans plusieurs formations. Il regroupe :
- La quasi-totalité des écoles de commerce, gestion et comptabilité,
- 80 % des STS en apprentissage,
- 40 % des élèves en écoles d’ingénieurs hors université,
- et près de 30 % des STS en voie scolaire.
En classes préparatoires, la présence du secteur public reste majoritaire, mais 15,5 % des inscrits sont tout de même dans le privé.
Des disparités fortes selon les territoires
La présence du privé est très inégale selon les académies. Dans certaines grandes villes, la part du privé dépasse largement la moyenne nationale :
- 36,3 % à Nantes,
- plus d’un tiers à Paris, Lyon et Versailles.
À l’inverse, dans des régions comme Mayotte ou la Corse, la part du privé reste très faible, en dessous de 10 %. Ces chiffres soulignent une fracture entre les métropoles attractives et les zones plus isolées.
Moins d’étudiants à l’université dans les grandes villes
Autre effet de cette tendance : la diminution du poids de l’université dans plusieurs académies. En 2024-2025 :
- 43,3 % des étudiants à Paris sont inscrits à l’université,
- contre 54,2 % au niveau national.
Ce recul s’observe aussi à Nantes, Lyon et Versailles. En revanche, sept étudiants sur dix restent fidèles à l’université en Corse et à Strasbourg.
Un marché en constante évolution
La montée en puissance du privé est alimentée par des mutations profondes : popularisation de l’apprentissage, adaptation plus rapide aux attentes du marché, nouvelles formes de pédagogies. Cependant, le privé ne progresse pas au même rythme partout. En 2024, l’enseignement public a vu ses effectifs croître de +1,5 % contre +1,1 % pour le privé, une inversion de tendance par rapport à 2023.
Le témoignage du SIES
« Entre 2010 et 2024, la part des étudiants dans le privé est passée de 17,4 % à 26,5 %. Cette dynamique est portée par l’offre diversifiée et la souplesse du secteur. »
Note flash du SIES, juillet 2025
Le privé attire, mais soulève des questions
La croissance du privé soulève des débats sur la qualité des formations, le coût pour les familles et l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur. Avec des frais pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros par an, l’accès reste inégal. Les pouvoirs publics sont donc de plus en plus vigilants sur les agréments et le contrôle des établissements.
Alors que le nombre d’étudiants continue de croître, la place du privé dans l’enseignement supérieur est appelée à se stabiliser, voire se renforcer dans certaines filières. L’équilibre avec l’université publique sera un enjeu clé pour les années à venir.