Pour cette génération de créateurs, Instagram est bien plus qu’un simple réseau social. Il devient une extension de leur portfolio, une carte de visite accessible en quelques clics. En postant régulièrement leurs créations, ils explorent un espace où se mêlent inspiration, visibilité et opportunités professionnelles.
De la passion à la vitrine professionnelle
Lisa, en troisième année de DNMADE Graphisme à Marseille, raconte son expérience :
Je n’étais pas une grande utilisatrice des réseaux sociaux, mais mes amis m’ont poussé à créer un compte. Très vite, c’est devenu un portfolio : je publiais mes dessins, mes inspirations et des éléments qui ressemblaient à un mini-CV.
Ce compte Instagram lui a même servi lors de son inscription sur Parcoursup, où elle a intégré des captures d’écran de ses créations à ses candidatures.
De son côté, Méïssane a ouvert son compte en terminale, principalement pour renforcer son dossier scolaire :
Je voulais que mon profil Instagram reflète mon potentiel artistique pour convaincre les écoles.
Les résultats parlent d’eux-mêmes, car ces initiatives permettent aux étudiants de se démarquer.
Construire son identité artistique
À 19 ans, Valentine, étudiante à l’école Estienne de Paris, adopte une approche quasi professionnelle. Elle soigne chaque détail de ses publications :
J’apporte une cohérence visuelle à mon compte avec des marges blanches, une typographie particulière et une organisation réfléchie des slides.
En plus d’être une vitrine, Instagram devient un espace d’apprentissage. Les étudiants affinent leur identité artistique et gagnent en confiance. Comme Valentine, ils se motivent à produire davantage et prennent plaisir à partager leurs œuvres.
Un outil d’opportunités
Pour de nombreux étudiants, Instagram est aussi une porte d’entrée vers le monde professionnel. Lisa a trouvé son stage grâce à ce réseau social :
J’envoyais des mails sans réponse, mais en contactant directement des artistes via Instagram, j’ai obtenu des retours beaucoup plus rapides.
Les avantages ne s’arrêtent pas là. Lisa utilise également son compte pour promouvoir ses créations lors de marchés artistiques. Elle a même intégré un lien vers son compte Instagram sur ses cartes de visite, facilitant ainsi les échanges avec de potentiels clients ou partenaires.
Un réseau social incontournable pour les écoles
Les écoles d’art elles-mêmes perçoivent Instagram comme un outil précieux. Vincent Noir, enseignant à la HEAR, explique :
Je poste régulièrement les travaux de mes étudiants sur le compte de l’école. Cela permet de valoriser la diversité des créations et de donner une visibilité supplémentaire aux élèves.
En parallèle, les étudiants consultent les comptes des écoles pour mieux se projeter dans leur futur environnement académique. « Les sites web institutionnels sont souvent trop formels. Instagram me donne une idée plus authentique de ce qui se passe dans une école », affirme Lisa.
Les limites d’Instagram
Malgré ses nombreux atouts, Instagram a aussi ses inconvénients. Emilia, diplômée d’un DNSEP Communication, souligne l’importance de ne pas tout miser sur ce réseau :
J’ai fini par créer mon propre site Internet pour montrer des projets plus aboutis.
Elle insiste sur la nécessité de diversifier les outils pour ne pas devenir dépendant d’une seule plateforme.
La pression de la performance et la peur de voir ses idées copiées sont également des préoccupations récurrentes. « Il faut rester vigilant sur ce qu’on partage », met en garde Vincent Noir, tout en encourageant une utilisation réfléchie du réseau social.
Trouver l’équilibre
Pour Lisa, la clé réside dans la modération :
Instagram est un outil formidable, mais il faut savoir prendre du recul. Créer doit rester un plaisir avant tout.
En gardant cette approche, les étudiants peuvent continuer à exploiter les opportunités offertes par cette vitrine 2.0 tout en protégeant leur passion et leur intégrité artistique.
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