La phase d’admission principale de Parcoursup pour l’année 2024 s’est achevée le 12 juillet, marquant une étape cruciale pour les néobacheliers et les étudiants en réorientation. Selon les chiffres dévoilés par le ministère de l’Enseignement supérieur, 90 % des candidats ont reçu au moins une proposition d’admission dans l’enseignement supérieur. Ce résultat représente 714 886 des 814 463 candidats inscrits, un taux de succès qui réjouit les autorités académiques.
Une réduction du temps d’attente
Les statistiques de cette année montrent une amélioration notable dans la rapidité des réponses par rapport aux années précédentes. En 2023, trois quarts des lycéens avaient obtenu au moins une proposition au bout de six jours. En 2024, cette proportion a été atteinte dès le 3 juin, cinq jours après le début de la phase principale, malgré une augmentation de 28 000 postulants.
Jérôme Teillard, chef de projet Parcoursup au ministère de l’Enseignement supérieur, explique : « Nous avions un enjeu, celui de continuer à réduire la période d’attente des résultats avec un démarrage rapide de la phase d’admission principale, pour réduire le stress et permettre aux lycéens qui auraient passé le bac sans avoir encore de proposition de garder confiance en eux ».
Cette année, les épreuves de spécialité du bac ayant été déplacées de mars à juin, Parcoursup a dû adapter son fonctionnement. La plateforme n’a pas intégré les notes de spécialité des candidats, ce qui a conduit certains à attendre les résultats du bac avant de faire leur choix final. Cette situation a provoqué des embouteillages sur les listes d’attente, amplifiant le stress des candidats et de leurs familles.
Pour Alain, co-administrateur d’un groupe Facebook d’entraide sur Parcoursup, l’attente plus longue ressentie par les candidats cette année est en partie due à une nouvelle stratégie de surbooking des listes d’attente par les formations. « Les listes d’attente ont mis plus longtemps à évoluer car les formations appellent plus de candidats qu’elles n’ont de places, ce qu’elles ne faisaient pas au début. Aujourd’hui, elles n’hésitent plus à appeler 200 ou 300 candidats de plus que leur capacité, d’emblée, comme un surbooking ».
Ce surbooking initial place les candidats en meilleure position dès le départ, même si l’évolution de leur rang semble plus lente. Cela vise à réduire les incertitudes et les délais d’attente.
La phase complémentaire continue
Bien que la phase principale soit terminée, la procédure Parcoursup n’est pas close. La phase complémentaire, ouverte avant les résultats du bac, se poursuit jusqu’en septembre, proposant 114 000 places dans 6 800 formations, hors apprentissage. Cette phase permet aux candidats qui n’ont pas encore obtenu de place de postuler à des formations encore disponibles.
En parallèle, certains candidats peuvent bénéficier d’un accompagnement personnalisé par une Commission d’Accès à l’Enseignement Supérieur (CAES). Depuis début juillet, 2 352 bacheliers et 268 étudiants ont fait appel à une CAES, cherchant des solutions adaptées à leur situation.
Parcoursup ne fait toujours pas l’unanimité
Parcoursup, malgré ses améliorations, reste un sujet de débat et de stress pour de nombreux candidats et leurs familles.
Claire Guéville, secrétaire nationale lycée au Snes-FSU, critique le système : « Le ministère s’autosatisfait chaque année du taux de proposition aux nouveaux bacheliers et aux étudiants en occultant les 110 000 candidats qui disparaissent de la procédure chaque année. D’autant que le taux de proposition n’est en aucun cas le taux de satisfaction, mais le taux de candidats ayant reçu au moins une proposition ».
Cependant, le ministère de l’Enseignement supérieur met en avant les 76 % de candidats satisfaits des réponses des formations en 2023, soulignant ainsi l’efficacité du système.
