La Chine expérimente une nouvelle bombe à hydrogène non nucléaire

La Chine vient de franchir un nouveau cap dans le développement d’armes à haute énergie avec une bombe à hydrogène non nucléaire basée sur l’‘hydrure de magnésium’. L’information a émergé après la publication d’un rapport d’essai mené par le 705e Institut de la China State Shipbuilding Corporation.
Chine bombe nucléaire

Cette bombe, d’un poids de seulement 2 kg, a été testée avec succès en avril 2025. Le résultat : une boule de feu de plus de 1 000 °C qui persiste pendant plus de deux secondes, soit quinze fois plus longtemps qu’une détonation de TNT de même masse.

Le rôle clé de l’hydrure de magnésium

L’arme fonctionne grâce à un solide métallique : l’‘hydrure de magnésium’, un matériau capable de stocker de grandes quantités d’hydrogène à l’état solide. Lors de l’explosion, le matériau se décompose à haute température, libère un gaz hautement inflammable qui, en présence d’oxygène, produit une combustion extrêmement intense.

La particularité de ce mécanisme, c’est qu’il permet à la réaction de se prolonger naturellement. Une sorte de boucle chimique auto-alimentée prolonge l’explosion jusqu’à épuisement du combustible.

Une puissance thermique redoutable

Cette nouvelle arme n’utilise aucun matériau fissile. Elle permet pourtant de faire fondre des alliages métalliques, comme ceux utilisés dans les blindés ou les drones.

Lors du test, la boule de feu blanche a été suffisamment chaude pour liquéfier des alliages d’aluminium en quelques secondes. Sa portée thermique est aussi remarquable, avec une dissipation de chaleur homogène sur une vaste zone.

Applications militaires et stratégiques

Les forces armées pourraient tirer parti de cette technologie pour plusieurs types de missions :

  • Neutralisation rapide de drones
  • Destruction ciblée de véhicules blindés
  • Saturation thermique de zones sensibles

Contrairement aux bombes classiques, cette version offre une intensité de feu contrôlée, adaptée aux conflits modernes où la précision et la vitesse sont essentielles.

Une alternative plus « propre » mais qui fait débat

L’un des objectifs de cette innovation est de réduire l’empreinte radioactive des armements. Cette bombe n’entraîne pas de contamination nucléaire, mais sa propreté environnementale reste discutée.

La fabrication de l’hydrure de magnésium repose sur des procédés industriels gourmands en énergie, fortement émetteurs de CO₂. De plus, les détonations de ce type peuvent entraîner la formation de particules fines toxiques.

Le MgH₂ est extrêmement réactif. Une simple exposition à l’air peut provoquer une combustion incontrôlée. Jusqu’à récemment, sa production était limitée à quelques grammes par jour.

La Chine a récemment changé la donne en ouvrant une usine dans le Shaanxi, capable de produire jusqu’à 150 tonnes d’hydrure de magnésium par an. Cela laisse entrevoir un changement d’échelle dans le déploiement futur de cette technologie.

Vers d’autres usages technologiques ?

Outre le domaine militaire, cette technologie pourrait être exploitée pour :

  • l’alimentation de piles à combustible
  • la propulsion de drones à longue portée
  • les systèmes d’énergie des sous-marins

Le stockage solide de l’hydrogène réduit les risques liés à la compression gazeuse, ce qui le rend idéal pour les applications mobiles.

Une arme en dehors des traités internationaux

Puisqu’elle ne contient aucune matière radioactive, cette bombe à hydrogène ne contrevient ni aux traités sur la non-prolifération nucléaire, ni aux Conventions de Genève. Elle n’est pas classée parmi les armes chimiques ou biologiques, ce qui laisse un vide juridique autour de son usage.

Mais certains experts estiment qu’en cas de souffrances humaines disproportionnées, incendies massifs ou dommages environnementaux durables, elle pourrait être remise en question par le droit humanitaire international.

Une arme du futur ?

L’expérimentation chinoise marque peut-être le début d’une nouvelle génération d’armes. Plus mobiles, plus intelligentes, et moins dépendantes des technologies nucléaires classiques. Cette avancée s’inscrit dans un contexte de modernisation militaire globale, où chaque nation cherche à combiner puissance destructrice et réduction des risques diplomatiques.

Reste à savoir si cette bombe deviendra une pièce centrale de l’arsenal chinois, ou si elle restera confinée au statut d’arme de dissuasion technologique avancée.

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