« L’abstention du RN, elle tient au fait que, quand Emmanuel Macron a proposé ce nom, j’ai presque été soulagée, car je m’attendais à Aya Nakamura, ou je ne sais quelle autre idée folle. »
Une déclaration qui n’a aucun lien direct avec la nomination de Richard Ferrand, mais qui s’inscrit dans une série d’attaques répétées du camp d’extrême droite contre l’artiste.
Une cible récurrente du Rassemblement National
Aya Nakamura n’en est pas à sa première attaque de la part du parti de Marine Le Pen. Déjà en 2024, son possible rôle dans la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris avait déclenché une vague de critiques venues de l’extrême droite. Plusieurs personnalités avaient dénoncé ce choix, certains militants allant même jusqu’à organiser des rassemblements avec des slogans à connotation raciste.
Lorsque son nom avait fuité pour l’événement, certains slogans affichaient des messages tels que :
« Il n’y a pas moyen Aya, ici, c’est Paris, pas le marché de Bamako ! »
Aya Nakamura, qui est l’artiste francophone la plus écoutée à l’international, avait alors pris position sur les réseaux sociaux pour dénoncer ces attaques et inciter sa communauté à voter contre le RN.
« Je suis bien placée pour comprendre et savoir la place du racisme dans notre pays. C’est les mêmes qui ont le seum quand on brille, car on n’a pas fini de briller. »
Ce n’est pas la première fois que Marine Le Pen critique des figures de la culture populaire. La cheffe du RN a souvent exprimé son mépris pour certains artistes jugés « inappropriés » ou « non représentatifs » de la France. Elle avait déjà déclaré à propos de la chanteuse :
« Elle ne chante pas français. Elle ne chante d’ailleurs pas étranger non plus. Elle chante on ne sait pas quoi. Non, ce n’est pas du métissage, c’est du n’importe quoi. »
Ce type de propos divise fortement l’opinion publique et relance le débat sur la place de la diversité dans la culture française.
Une instrumentalisation politique ?
L’évocation d’Aya Nakamura dans cette interview semble surtout servir un objectif politique. En associant son nom à une nomination officielle, Marine Le Pen joue une nouvelle fois sur des thématiques identitaires qui parlent à une partie de son électorat.
Dans un contexte où la droite et l’extrême droite dénoncent régulièrement la « cancel culture » et le « wokisme », cette déclaration s’inscrit dans une stratégie de confrontation entre « l’identité française traditionnelle » et une culture perçue comme « exogène ».
Cette sortie n’a pas tardé à provoquer des réactions sur les réseaux sociaux. Certains internautes ont moqué l’obsession du RN pour la chanteuse, tandis que d’autres ont dénoncé un racisme latent derrière ces attaques répétées.
D’un autre côté, les soutiens de Marine Le Pen ont applaudi une prise de position « courageuse », dénonçant une prétendue « imposition culturelle » d’artistes jugés inadaptés à la représentation nationale.
Aya Nakamura, quant à elle, n’a pas encore réagi à cette nouvelle attaque, mais ses fans n’ont pas tardé à défendre la chanteuse sur les plateformes sociales.
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