Jennyfer en faillite : la marque de prêt-à-porter va être liquidée

C’est officiel : la marque de prêt-à-porter Jennyfer, bien connue des adolescentes depuis les années 90, a demandé sa mise en liquidation judiciaire. Après des mois d’incertitude et un échec de la relance, l’enseigne ne parvient plus à faire face à ses difficultés économiques. Cette décision met en péril près de 1 000 emplois et marque la disparition annoncée d’un nom culte du textile français.
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Une annonce brutale pour les équipes

Le choc est total pour les salariés. Lors d’une réunion convoquée en urgence, la direction a informé les représentants du personnel que Jennyfer était en cessation de paiement. Une audience devant le tribunal de commerce de Bobigny a été immédiatement prévue. À la sortie, la demande de liquidation a été actée, avec une poursuite temporaire de l’activité jusqu’au 28 mai, le temps d’examiner d’éventuelles offres de reprise.

Pour les syndicats, l’annonce est vécue comme un coup de massue. La CGT dénonce une gestion floue, une absence de transparence et un processus mené dans la précipitation. « Cette décision brutale plonge les salariés dans une grande précarité », affirme la fédération commerce. De leur côté, les représentants de la CFE-CGC parlent d’une fausse relance et d’une faillite inévitable depuis plusieurs mois.

Une tentative de sauvetage qui a échoué

Ce n’est pas la première fois que Jennyfer se trouve dans une situation critique. En juin 2023, l’entreprise avait déjà été placée en redressement judiciaire en raison de l’inflation, de la baisse du pouvoir d’achat et d’une forte pression concurrentielle. La sortie de cette période, annoncée au printemps 2024, devait marquer un nouveau départ, avec un investissement de 15 millions d’euros et l’arrivée d’un nouvel actionnaire.

La direction espérait redonner un second souffle à la marque en capitalisant sur son ADN, avec un repositionnement visant les 15-24 ans. L’opération avait même été appuyée par un retour au nom originel Jennyfer, après la parenthèse « Don’t Call Me Jennyfer » qui n’avait pas convaincu la clientèle. Pourtant, derrière ces annonces optimistes, la situation financière ne s’améliorait pas.

Un modèle dépassé face aux mutations du secteur

Jennyfer paye aujourd’hui le prix d’un modèle économique dépassé. Dans un marché dominé par la vente en ligne, les enseignes qui peinent à se digitaliser et à s’adapter rapidement sont en grande difficulté. L’entreprise possédait encore 220 magasins en France, un réseau lourd à maintenir. Les charges liées aux loyers et à la logistique, combinées à la concurrence des géants du web, ont eu raison de la stratégie physique de Jennyfer.

La marque n’a pas non plus réussi à s’imposer sur le terrain des valeurs générationnelles. Là où d’autres enseignes misent sur des messages inclusifs, écoresponsables ou communautaires, Jennyfer est restée sur un positionnement flou, oscillant entre nostalgie des années 2000 et tentatives de rajeunissement mal comprises.

Le plan social qui accompagne cette liquidation judiciaire s’annonce lourd. La suppression de 999 postes est évoquée, répartis entre les boutiques, les entrepôts et le siège. Les syndicats craignent des délais longs pour les indemnisations, malgré l’intervention de l’AGS pour assurer le paiement partiel des salaires de mai. Des salariés rapportent déjà des difficultés de communication interne et une absence d’accompagnement psychologique.

Le climat est tendu dans les magasins encore ouverts. Les équipes travaillent avec peu d’informations, souvent dans une ambiance morose. Pour certains, c’est une page de vie qui se tourne, tant Jennyfer avait marqué leur quotidien professionnel et personnel.

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