The Zero de Balenciaga : la tendance barefoot poussée à l’extrême

Une chaussure qui défie les codes

Lancée dans le cadre de la collection automne-hiver 2025, The Zero ne ressemble à rien de ce qu’on a pu voir jusqu’à présent. Cette « chaussure » se compose uniquement d’une semelle en EVA, un matériau souple et résistant utilisé aussi bien dans les équipements sportifs que les sandales de plage. Le reste ? Il n’existe pas.

Pas de tissu, pas de structure : juste une semelle moulée en 3D, une talonnette à l’arrière et une rainure à l’avant pour maintenir les orteils. Le résultat est une forme ultra légère, disponible en quatre coloris : noir, blanc, beige et marron. Balenciaga propose même une paire de chaussettes assorties pour accompagner le tout. L’une d’elles isole le gros orteil à la manière des célèbres tabi japonaises.

Une inspiration barefoot assumée

The Zero s’inscrit dans la tendance barefoot, ce mouvement qui vise à retrouver la sensation de marcher pieds nus. Populaire dans les milieux sportifs avec le barefoot running, cette pratique se développe aujourd’hui dans la mode. Et Balenciaga semble vouloir en devenir l’étendard.

Le directeur artistique Demna Gvasalia avait déjà flirté avec ce style en 2021, lors de sa collaboration avec Vibram, spécialiste des semelles innovantes. La collection Toe de l’époque proposait déjà des modèles proches du sol, où chaque orteil était séparé pour une mobilité maximale.

Un prix qui fait débat

Si la forme peut sembler simpliste, le tarif, lui, est tout sauf minimaliste. Selon plusieurs sources, The Zero est proposée entre 350 et 450 euros. Un prix élevé pour ce qui ressemble à une simple semelle. Mais chez Balenciaga, la provocation fait partie de l’ADN.

« Une semelle à 450 euros ? Je suis choqué mais pas surpris. C’est du pur Demna. » – commentaire repéré sur Reddit

Ce n’est pas la première fois que la marque choque par ses tarifs : on se souvient des sacs-poubelles de luxe à 1400 €, ou encore du parka IKEA-like à plus de 2000 €.

Une mode pour les initié·e·s (et les influenceurs)

The Zero n’est pas pensée pour le quotidien d’un étudiant en galère de Navigo. Elle est taillée pour celles et ceux qui veulent afficher une esthétique radicale, parfois à la limite de l’absurde. On imagine déjà Bianca Censori ou Kim Kardashian poser avec, le pied bien aéré et le regard froid.

Si The Zero divise, c’est parce qu’elle remet en question notre rapport aux objets. Pourquoi couvrir entièrement son pied ? Pourquoi chercher à amortir chaque pas ? Balenciaga nous pousse à réfléchir à ce qui est vraiment nécessaire, quitte à flirter avec le ridicule. Et, paradoxalement, c’est peut-être ça qui la rend aussi puissante.