Des frais de scolarité records en 2025
En dix ans, les frais des grandes business schools françaises ont doublé. En 2015, intégrer HEC coûtait environ 41 000 euros pour trois ans. En 2025, la facture grimpe à 72 850 euros, soit une hausse de plus de 75 %. L’Essec suit de près avec 64 850 euros, tandis que l’ESCP dépasse les 65 000 euros. Même des écoles un peu moins sélectives comme NEOMA ou Audencia passent la barre des 50 000 euros.
Ce mouvement général concerne l’ensemble du top 10. Toutes les écoles prestigieuses affichent des tarifs supérieurs à 50 000 euros pour un cursus complet, césure incluse. Seules quelques écoles comme Brest BS, EM Strasbourg ou l’Inseec n’ont pas relevé leurs prix cette année.
Un tableau comparatif des frais en 2025
Pour mieux visualiser les écarts, voici un tableau récapitulatif :
École | Total 2025 | Total 2024 | Évolution |
---|---|---|---|
HEC | 72 850 € | 67 400 € | +8 % |
ESSEC | 64 850 € | 57 900 € | +12 % |
ESCP | 65 300 € | 62 140 € | +5 % |
emlyon | 61 100 € | 59 000 € | +4 % |
NEOMA | 53 000 € | 49 000 € | +8 % |
IMT-BS | 28 100 € | 24 250 € | +16 % |
Pourquoi les business schools sont-elles si chères ?
La fin des subventions publiques
Historiquement, les chambres de commerce et d’industrie finançaient une partie des écoles. Mais depuis dix ans, ces aides ont quasiment disparu. Les établissements n’ont pas eu d’autre choix que d’augmenter leurs tarifs pour maintenir leur modèle.
La concurrence internationale
Pour figurer dans les classements mondiaux et attirer des étudiants étrangers, les écoles investissent massivement : campus rénovés, ouverture de sites à l’étranger, programmes en anglais, professeurs chercheurs internationaux. Ces projets coûtent cher et pèsent sur les frais demandés aux étudiants.
L’explosion des salaires des enseignants
Les professeurs de renommée mondiale sont très recherchés. Certaines écoles offrent plus de 150 000 euros par an pour recruter des profils capables de publier dans les meilleures revues académiques. Un choix stratégique qui impacte directement la masse salariale et donc les frais d’inscription.
Un poids lourd pour les étudiants
Face à ces montants, rares sont les familles capables de financer une scolarité sans prêt. La majorité des étudiants contracte un emprunt bancaire qui peut aller de 30 000 à 60 000 euros. Cela représente un engagement financier considérable, souvent remboursé sur dix ans.
« C’est stressant d’avoir un si gros prêt sur les épaules, mais les expériences internationales et les débouchés promis sont rassurants », confie Amélie, future candidate en école de commerce.
Rentable malgré tout ?
La question du retour sur investissement reste centrale. Selon la Conférence des grandes écoles, le salaire moyen à la sortie d’une business school est de 41 000 euros brut par an, hors primes. En théorie, un diplômé rembourse donc l’équivalent de ses frais de scolarité en une année de salaire. Mais cette équation cache des réalités plus complexes : chômage en hausse, emplois précaires, ou encore orientation forcée vers les secteurs les mieux rémunérés comme la finance et le conseil.
Des alternatives existent
Pour réduire la facture, certains étudiants optent pour :
- L’alternance, qui permet à l’entreprise de prendre en charge une partie des frais.
- Les bourses, attribuées selon les revenus, qui réduisent parfois de moitié le coût total.
- Les prêts étudiants à taux réduit, négociés par les écoles avec des banques partenaires.
- Les écoles moins cotées, comme IMT-BS ou EM Strasbourg, qui restent accessibles à moins de 30 000 euros pour trois ans.
Quel avenir pour les frais de scolarité 2025 des écoles de commerce ?
Les experts estiment que la tendance haussière ne va pas s’arrêter. Certaines écoles du top 5 pourraient franchir la barre des 80 000 euros d’ici 2030. Reste à savoir si les étudiants continueront à suivre ou si la spirale des prix finira par détourner les jeunes talents vers d’autres formations, moins prestigieuses mais beaucoup plus abordables.