Boson W : la nouvelle mesure du LHC enterre l’anomalie de 2022

Le CERN a dévoilé une mesure inédite de la masse du boson W, obtenue grâce au Grand collisionneur de hadrons (LHC). Avec une précision record, cette expérience confirme les prédictions du modèle standard et met fin à l’anomalie de 2022 qui avait semé le doute chez les physiciens. Retour sur une avancée scientifique qui éclaire autant qu’elle frustre les chercheurs en quête d’une nouvelle physique.
boson w

Un acteur central de la physique des particules

Le boson W appartient à la famille des bosons, ces particules qui véhiculent les forces fondamentales. Avec son cousin le boson Z, il est responsable de l’interaction faible, un phénomène clé qui explique des processus comme la désintégration radioactive. Sa masse peut être calculée théoriquement, mais aussi mesurée expérimentalement, ce qui en fait un test crucial pour les limites du modèle standard.

Un tableau des forces fondamentales

ForceParticule associéeExemple d’effet
ÉlectromagnétiquePhotonLumière, électricité
ForteGluonCohésion du noyau atomique
FaibleBosons W et ZDésintégration radioactive
GravitéHypothétique gravitonChute des objets, orbites planétaires

L’anomalie de 2022, une promesse envolée

En 2022, une équipe du Fermi National Accelerator Laboratory (FNAL) avait publié une mesure surprenante : le boson W semblait plus lourd que prévu. Ce résultat a fait trembler la communauté scientifique, car il ouvrait peut-être la porte à une nouvelle physique, au-delà du modèle standard. Certains y voyaient la chance de réconcilier cette théorie avec la relativité d’Einstein.

Le verdict du CERN

L’expérience CMS du LHC a mis fin aux espoirs. Après une décennie d’analyses et des centaines de millions de collisions, les chercheurs ont mesuré la masse du boson W à 80 360,2 ± 9,9 MeV. Ce chiffre colle parfaitement avec les prédictions théoriques. Autrement dit, l’anomalie du FNAL était sans doute une erreur expérimentale.

« Il aurait probablement été préférable pour la communauté de trouver quelque chose de totalement différent du modèle standard, car cela aurait été passionnant pour l’avenir de notre discipline », a confié la physicienne Elisabetta Manca à la revue Nature.

Pourquoi cette mesure est capitale

Ce résultat n’est pas une mauvaise nouvelle en soi. Il prouve que le modèle standard, déjà testé des milliers de fois, reste solide. Il offre aussi des outils plus précis aux chercheurs qui continuent d’explorer les failles de cette théorie incomplète. Car si elle décrit trois forces fondamentales, elle reste muette sur la gravité et sur la matière noire.

Un pas de plus vers la Théorie du Tout

Le rêve ultime des physiciens est d’unifier toutes les lois de l’Univers dans une seule équation, la fameuse Théorie du Tout. Pour cela, chaque particule doit être comprise au détail près. Les mesures du CERN, aussi frustrantes qu’elles puissent sembler, contribuent à ce gigantesque puzzle.

Et maintenant ?

La chasse n’est pas terminée. D’autres expériences sont prévues au LHC, avec encore plus de puissance et de données. Parallèlement, les chercheurs scrutent le boson de Higgs et d’autres particules moins connues, espérant détecter la faille qui obligera la science à réécrire ses fondations.

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