Pourquoi relancer un service militaire aujourd’hui ?
Le président se rend ce jeudi à Varces, au sein de la 27e brigade d’infanterie de montagne, pour détailler son projet devant des jeunes engagés dans différents programmes. Depuis plusieurs mois, l’exécutif évoque la nécessité de renforcer les forces morales de la Nation et de préparer la population face à des « menaces croissantes ». La guerre en Ukraine et les tensions aux frontières de l’Europe ont accéléré la réflexion.
« Donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir au sein de nos armées », expliquait Emmanuel Macron sur RTL.
Le Service national universel (SNU), lancé en 2019, n’a jamais vraiment trouvé sa place. Pensé comme un projet de cohésion, il peine à mobiliser et reste coûteux. Le gouvernement travaille donc à une transformation vers un format plus clair, plus utile et surtout plus attractif.
Un service national volontaire de dix mois
Le projet prévoit un engagement d’environ dix mois, ouvert aux jeunes de 18 ans. La première année, entre 2 000 et 3 000 jeunes seraient recrutés. L’objectif est ambitieux : 50 000 volontaires par an d’ici 2035, selon plusieurs sources proches du dossier.
À la clé, une rémunération comprise entre 900 et 1 000 euros par mois, ainsi qu’un encadrement militaire. Les jeunes seraient formés à des missions opérationnelles de soutien, à la logistique, au secours ou encore à la cybersécurité. Ce service volontaire ne remplacerait pas la réserve opérationnelle, mais viendrait la renforcer.
Un dispositif basé uniquement sur le volontariat
Le gouvernement insiste : il ne s’agit pas d’un retour de la conscription obligatoire. La France a suspendu le service militaire en 1997, et rien n’indique une volonté politique d’y revenir. Le modèle se rapproche davantage de celui de l’Allemagne ou de la Suède, où des formes de service volontaire ont été réintroduites récemment.
Un sondage CSA publié ce matin confirme une opinion publique largement favorable. 83 % des Français accueilleraient positivement la création d’un service militaire volontaire, un score rare sur un sujet aussi sensible.
Comment ce service pourrait-il s’intégrer dans la vie des jeunes ?
Pour beaucoup, ce service pourrait devenir un levier d’orientation. Dix mois d’encadrement militaire permettent d’acquérir des compétences utiles : discipline, gestion du stress, travail d’équipe, adaptation. Le programme pourrait aussi ouvrir des portes vers les métiers de la défense, du secours ou de la sécurité civile.
Une rémunération qui change la donne
Contrairement au SNU ou au service civique, la rémunération est pensée comme un vrai soutien économique. Pour un étudiant en pause, un jeune actif en reconversion ou un demandeur d’emploi, toucher un salaire pendant presque un an rend l’engagement plus accessible.
Une annonce très attendue à Varces
Le discours présidentiel, prévu autour de midi, doit préciser les missions, le calendrier et les conditions d’engagement. Beaucoup de points restent à clarifier : statut des volontaires, reconnaissance des compétences, articulation avec les études ou le travail. Mais une certitude se dégage déjà : la France s’apprête à ouvrir un nouveau chapitre du service militaire, vingt-sept ans après sa suspension.








