Présidents et parcours d’études (Ve République)
Charles de Gaulle (1959–1969)

Formation militaire. Élève de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion 1909–1912), puis passage par l’École supérieure de guerre. Cette double formation forge sa culture stratégique et son rapport aux institutions, qui marqueront la Ve République qu’il fonde.
Georges Pompidou (1969–1974)

Parcours de lettres et de sciences politiques. Admis à l’École normale supérieure (ENS Ulm), premier à l’agrégation de lettres. Études à l’École libre des sciences politiques (future Sciences Po). Une base humaniste solide qui explique son goût pour la culture et la modernisation de l’État.
Valéry Giscard d’Estaing (1974–1981)

Voie “maths-éco-État”. Diplômé de l’École polytechnique (Polytechnique), puis l’École nationale d’administration (ENA). Ce binôme X-ENA l’oriente vers la haute fonction publique financière… avant l’Élysée.
François Mitterrand (1981–1995)

Formation juridique et politique. Études de droit à l’Université de Paris (licence), passage par l’École libre des sciences politiques (devenue Sciences Po). Un socle “lettres-droit-politiques” typique de sa génération.
Jacques Chirac (1995–2007)

Parcours “service public”. Diplômé de Sciences Po (1954), puis de l’ENA (1959). Sa scolarité à l’ENA lui ouvre les cabinets, la Cour des comptes, puis les fonctions électives nationales.
Nicolas Sarkozy (2007–2012)

Voie universitaire en droit. Maîtrise de droit privé à l’Université Paris-Nanterre, DEA en sciences politiques. Passage par Sciences Po (cursus non diplômant). Titulaire du CAPA (avocat). Un profil “fac de droit” plus rare à l’Élysée sous la Ve.
François Hollande (2012–2017)

Parcours “triple A” des élites administratives. Diplômé de Sciences Po, d’HEC Paris, puis de l’ENA (promotion Voltaire). Licence de droit à Paris-II Panthéon-Assas. Un mix gestion-droit-politiques très aligné avec la haute administration.
Emmanuel Macron (2017–…)

Tronc commun “philo-politiques-État”. Maîtrise de philosophie à l’Université Paris-Nanterre, diplôme de Sciences Po, puis ENA (promotion Léopold-Sédar-Senghor). Passage par l’Inspection des finances, puis la banque d’affaires.
Qui a fait quelles écoles ?
Sans surprise, quelques institutions reviennent souvent chez les présidents de la Ve République. L’ENA (remplacée depuis 2022 par l’INSP) et Sciences Po dominent, aux côtés de Polytechnique, de l’ENS, des facultés de droit et de Saint-Cyr.
| Établissement / diplôme | Présidents concernés | Type de formation |
|---|---|---|
| Sciences Po (Paris) | Pompidou, Mitterrand, Chirac, Hollande, Macron | Sciences sociales, politiques, internationales |
| ENA (aujourd’hui INSP) | Giscard d’Estaing, Chirac, Hollande, Macron | Hautes carrières publiques, administration |
| École polytechnique | Giscard d’Estaing | Sciences, mathématiques, ingénierie |
| ENS (Ulm) | Pompidou | Lettres, sciences humaines, recherche |
| Saint-Cyr | De Gaulle | Commandement, stratégie, officier |
| Universités de droit (Paris, Assas…) | Mitterrand, Hollande (licence), Sarkozy | Droit public/privé, culture juridique |
| Paris-Nanterre (philo / droit) | Sarkozy (droit), Macron (philosophie) | Voies universitaires pluridisciplinaires |
| HEC Paris | Hollande | Management, économie, gestion |
Ce que disent ces diplômes de la “filière Élysée”
Une concentration élitiste (mais pas monolithe)
La photographie d’ensemble montre une forte présence de Sciences Po et de l’ENA. L’objectif était clair : former des cadres capables d’écrire et d’appliquer les politiques publiques. Pour autant, on trouve aussi des itinéraires plus universitaires (droit à Nanterre/Assas), une voie militaire (Saint-Cyr) et un passage par les grandes écoles scientifiques (Polytechnique).
Le poids des réseaux et des concours
La réussite à l’agrégation (Pompidou), aux concours de Polytechnique ou de l’ENA, ou l’obtention du CAPA (Sarkozy) ouvrent des communautés professionnelles structurantes : corps de l’État, barreau, inspection. Ces “familles” ont longtemps servi de rampe de lancement.
Universités : des tremplins réels
Le droit reste une porte d’entrée efficace vers la politique (Mitterrand, Sarkozy, Hollande). La philosophie (Macron) illustre aussi l’apport des sciences humaines : capacité d’analyse, argumentation, prise de recul.
« On accède à l’Élysée par des idées, un parcours et des rencontres. Les diplômes donnent des outils et des portes, mais ils ne remplacent ni le travail politique, ni la confiance des électeurs. »
Repères et petites nuances utiles
ENA → INSP : ce qui change (et ce qui ne change pas)
L’ENA a été remplacée par l’INSP en 2022. Les présidents qui l’ont fréquentée l’ont fait avant cette réforme. Le rôle de “grande école de l’État” demeure central pour les carrières administratives, avec une attention accrue à la diversité des profils.
Diplômé, non diplômé : l’important est la trajectoire
Certains ont suivi des cursus sans forcément les valider (cas de Sarkozy à Sciences Po). À l’inverse, des présidents cumulent les diplômes. Dans tous les cas, l’expérience politique (mairies, Assemblée, ministères) est déterminante.
Ce que tu peux retenir si tu t’intéresses à la politique
- Plusieurs voies mènent au sommet : grandes écoles (Sciences Po, INSP ex-ENA, Polytechnique), universités (droit, lettres, philosophie), écoles militaires.
- Les compétences clés : écrire clair, parler net, raisonner vite, comprendre l’État et l’économie, travailler en équipe.
- Réseaux et stages : associations, cabinets, collectivités, cabinets parlementaires… multiplient les occasions d’apprendre et d’être repéré.
















