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Bobigny, Brahim Brahmi ne sera pas poursuivi

Le 18 octobre 2024, un incident glaçant a secoué la gare routière Pablo-Picasso à Bobigny. Un homme, de nationalité algérienne et sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), a été arrêté après avoir menacé de mort plusieurs passagers d’un bus avec un couteau de 20 centimètres. Ce qui rend l’affaire encore plus incompréhensible, c’est la décision de ne pas poursuivre pénalement l’agresseur.

Une agression qui aurait pu tourner au drame

L’incident s’est produit en milieu d’après-midi, alors que l’homme, visiblement agité, a brandi un couteau de cuisine pour menacer les passagers d’un bus. Des témoins ont rapporté qu’il proférait également des insultes en arabe et qu’il menaçait de tuer tous ceux qui se trouvaient à bord. Les passagers, pris de panique, se sont réfugiés à l’arrière du véhicule, pendant que les forces de l’ordre, alertées par les contrôleurs de bus, sont intervenues rapidement.

Les policiers, progressant prudemment vers l’arrière du bus, ont évacué les passagers et maîtrisé l’assaillant. L’homme a opposé une résistance physique en frappant les policiers avant d’être finalement neutralisé et mis en garde à vue. Plusieurs plaintes ont été déposées par des passagers et des contrôleurs, profondément choqués par cette scène d’une extrême violence.

Identifié comme Brahim Brahmi, 24 ans, sans domicile fixe et originaire de Tlemcen, en Algérie, l’agresseur n’était pas inconnu des autorités. Il faisait déjà l’objet d’une OQTF et d’une Interdiction de Retour sur le Territoire Français (IRTF). Ces mesures avaient été prises après qu’il ait dépassé le délai de 30 jours pour quitter volontairement la France.

En plus de cette situation administrative précaire, Brahim Brahmi était également connu des services de police pour divers délits, notamment la vente à la sauvette, des vols et des actes de violence. Pourtant, malgré ce lourd passé et la gravité de l’incident, aucune poursuite pénale ne sera engagée contre lui.

Pourquoi aucune poursuite pénale ?

Cette décision de ne pas poursuivre pénalement l’agresseur a provoqué un sentiment d’incompréhension à Bobigny et au-delà. Selon des sources judiciaires, les autorités ont choisi de ne pas engager de procédure judiciaire contre Brahim Brahmi, bien qu’il ait été arrêté en flagrant délit et qu’il ait mis en danger la vie de nombreuses personnes.

Cette situation met en lumière la complexité des OQTF et la difficulté d’appliquer ces mesures dans certains cas. Malgré l’interdiction de retour sur le territoire, Brahim Brahmi était toujours en France et a pu continuer à circuler librement, au grand dam des habitants de la région.

Les forces de l’ordre félicitées pour leur intervention

L’intervention rapide des forces de l’ordre a certainement permis d’éviter un drame encore plus grave. Le délégué du syndicat Alliance Police Nationale, Éric Henry, a salué le sang-froid et le professionnalisme des policiers de la Direction territoriale de la sécurité de proximité (DTSP 93), basés à Bobigny. Ces derniers, initialement affectés à d’autres missions, ont répondu rapidement à l’appel des contrôleurs de bus et ont neutralisé l’agresseur avant qu’il ne puisse blesser quelqu’un.

“Nos collègues ont certainement évité le pire en interpellant ce passager sous OQTF, armé d’un couteau de cuisine et menaçant de tuer tous les passagers,” a déclaré Éric Henry. Il a également rappelé que ce genre de situation devient malheureusement de plus en plus fréquent dans certaines zones sensibles.

Cet incident relance le débat sur la gestion des OQTF en France et l’efficacité des mesures prises pour éloigner les individus en situation irrégulière. De nombreux acteurs du domaine public appellent à une application plus rigoureuse de ces obligations, afin d’éviter que des personnes expulsées ne puissent continuer à circuler librement sur le territoire et à représenter une menace.

Le cas de Brahim Brahmi n’est pas isolé. Plusieurs incidents impliquant des individus sous OQTF ont déjà été signalés, et beaucoup s’interrogent sur la capacité des autorités à gérer ces situations de manière efficace. Les syndicats de police, comme Alliance Police Nationale, appellent à un renforcement des mesures de sécurité, notamment dans les transports publics, pour éviter de tels incidents à l’avenir.