Pourquoi des plaques roses ?
Actuellement, les plaques d’immatriculation provisoires commencent par les lettres “WW” et ressemblent à s’y méprendre aux plaques définitives. Résultat : difficile pour un policier ou un gendarme de savoir si un véhicule roule encore légalement ou non. Certains automobilistes en profitent pour garder leurs plaques provisoires bien après la date autorisée, voire les revendre. Une fraude devenue trop courante.
Pour remédier à ce flou, l’État et l’association 40 millions d’automobilistes ont travaillé sur une idée simple mais efficace : changer la couleur. Dès le premier trimestre 2026, les plaques “WW” seront roses et indiqueront directement leur date de validité. En un coup d’œil, les forces de l’ordre pourront repérer les véhicules en règle — ou non.
Un dispositif validé au niveau européen
Avant leur déploiement, le projet de loi a été notifié à la Commission européenne à l’été 2025. Cette étape est obligatoire, car toute modification liée à la circulation routière doit respecter les règles européennes. Sauf veto de Bruxelles, l’arrêté devrait entrer en vigueur au début de l’année 2026.
Selon le ministère de l’Intérieur, cette mesure s’inscrit dans une stratégie de lutte contre la fraude aux plaques d’immatriculation. En moyenne, près de 460 000 véhicules circulent chaque année avec des plaques provisoires en France. Certaines restent en usage au-delà du délai légal, ce qui peut créer des erreurs administratives — par exemple, des amendes envoyées au mauvais conducteur.
Comment reconnaître ces nouvelles plaques ?
Les futures plaques roses conserveront le format classique : les lettres WW, suivies d’un tiret, de trois chiffres, d’un autre tiret et de deux lettres noires. Mais leur fond coloré changera tout : fini le blanc habituel, place à un rose vif, inédit sur les routes françaises. À la place du numéro de département, on trouvera désormais la date d’expiration sur deux lignes (mois et année).
« L’idée, c’est que tout le monde puisse repérer immédiatement une plaque provisoire, sans avoir à interroger un fichier ou scanner un QR code », explique Philippe Nozière, président de 40 millions d’automobilistes.
Qui est concerné ?
Ces plaques concernent principalement :
- les voitures neuves ou d’occasion importées, en attente d’immatriculation définitive ;
- les véhicules destinés à l’exportation ;
- les professionnels de l’automobile (concessionnaires, garagistes, marchands) utilisant des plaques “W garage”.
Le certificat provisoire “WW” est valable deux mois, renouvelable une fois. Pour les plaques “W garage”, destinées aux essais ou aux démonstrations, le principe reste le même : la couleur rose permettra de distinguer immédiatement les véhicules concernés.
Un changement discret mais utile
Pas de panique : ces plaques ne vont pas envahir les routes. Elles représentent à peine 1 % du parc automobile français — soit environ 400 000 véhicules sur plus de 39 millions. Autrement dit, il faudra un peu de chance (ou de curiosité) pour en croiser une. Mais pour les forces de l’ordre, ce petit changement visuel pourrait faire une vraie différence.
Entre gain de temps lors des contrôles, réduction des fraudes et meilleure lisibilité, la plaque rose pourrait bien devenir le symbole d’une route plus claire. Et qui sait ? Peut-être qu’elle inspirera d’autres innovations colorées dans le futur.