Un verdict très attendu
Depuis l’ouverture du procès fin septembre, les jurés ont exploré un faisceau d’indices, des témoignages contradictoires et une chronologie minutieuse de la nuit de la disparition. Au terme d’environ six heures de délibéré, sept jurés sur neuf ont estimé que l’accusation avait apporté suffisamment d’éléments pour retenir la culpabilité. La peine prononcée suit les réquisitions des avocats généraux.
« Je n’ai absolument rien fait à Delphine », a répété Cédric Jubillar dans ses derniers mots avant que la cour ne se retire. Ses avocats annoncent un appel et dénoncent un risque d’erreur judiciaire.
La famille de Delphine a accueilli la décision avec émotion. Pour leurs conseils, ce verdict est « important pour les enfants », et doit permettre de poursuivre les recherches visant à localiser la dépouille de la jeune infirmière, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Ce que dit la justice
La cour a retenu le meurtre aggravé par la qualité de conjoint. En droit pénal, cette circonstance alourdit la peine encourue. L’arrêt prévoit aussi des peines complémentaires : une interdiction de port d’arme et une période d’inéligibilité. L’accusé, 38 ans, reste détenu dans l’attente du nouveau procès qui se tiendra devant la cour d’assises d’appel. La procédure d’appel, non-immédiatement définitive, ouvre un « deuxième round » avec réexamen complet des faits.
Pourquoi ce dossier a marqué
L’affaire a fasciné et agacé à la fois : une disparition sans corps, des hypothèses multipliées sur les réseaux, des témoins revenus sur leurs déclarations, une enquête disséquée en direct. La cour d’assises a dû démêler rumeurs et éléments probants. Les jurés ont notamment étudié le contexte du couple, les échanges téléphoniques, les déplacements nocturnes, et les comportements relevés après la disparition.
La position de la défense
Pour les avocats de Cédric Jubillar, l’enquête a souffert d’angles morts. Ils affirment qu’aucune preuve matérielle décisive n’atteste le meurtre et qu’un acquittement s’imposait. L’appel sera l’occasion, disent-ils, de reprendre les expertises, d’interroger de nouveaux témoins, et d’examiner des pistes laissées de côté. L’accusé maintient son innocence depuis l’origine.
Les faits essentiels à retenir
Élément clé | Contenu |
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Date du verdict | 17 octobre 2025 |
Juridiction | Cour d’assises du Tarn (Albi) |
Peine principale | 30 ans de réclusion criminelle |
Motif retenu | Meurtre aggravé sur conjoint |
Vote du jury | Majorité de 7 voix sur 9 |
Peines complémentaires | Interdiction de port d’arme, inéligibilité (durées prévues par l’arrêt) |
Corps retrouvé | Non, à ce stade |
Position de l’accusé | Conteste les faits, annonce un appel |
Prochaine étape | Nouveau procès devant la cour d’assises d’appel |
Ce que change la condamnation
La condamnation à 30 ans ne clôt pas l’histoire judiciaire. En appel, l’affaire sera rejugée dans son intégralité : débats, témoins, experts, plaidoiries. Les parties civiles souhaitent que l’accusé indique l’emplacement du corps de Delphine pour permettre un deuil complet. La défense, elle, veut démontrer que les indices peuvent s’interpréter autrement et que des zones d’ombre subsistent.
Ce que regardera l’appel
- La cohérence de la chronologie retenue par l’accusation.
- La fiabilité des témoignages et de leurs évolutions.
- Les expertises techniques (téléphonie, traces, géolocalisations) et leurs limites.
- L’intime conviction des jurés à la lumière d’un dossier sans corps.