Les substances les plus couramment utilisées sont :
- Méthamphétamine : puissant stimulant, il augmente l’énergie et l’endurance.
- Méphédrone (4MMC) : produit des effets euphorisants et stimulants.
- GHB/GBL : souvent appelé « drogue du viol », il favorise la relaxation et la dés inhibition.
- Kétamine : dissociatif puissant, parfois utilisé pour modifier la perception.
Les conséquences sur la santé physique
Les risques liés au chemsex sont nombreux et souvent sous-estimés. L’utilisation de drogues dans ce cadre peut entraîner :
Risques infectieux
La consommation de substances psychoactives est souvent associée à une augmentation des comportements à risque, notamment :
- Multiplication des partenaires et rapports prolongés,
- Absence ou oubli du préservatif,
- Partage de seringues pour l’injection (« slam »), exposant aux infections sexuellement transmissibles (VIH, syphilis, gonorrhée, etc.) ainsi qu’à l’hépatite C.
Risques cardiovasculaires et neurologiques
Les stimulants utilisés dans le chemsex augmentent les risques de :
- Crises cardiaques, hypertension artérielle,
- Accidents vasculaires cérébraux,
- Convulsions et overdoses, en particulier avec le GHB, qui peut provoquer une perte de conscience brutale (G-hole).
Impact sur le corps
L’association du sexe prolongé et de la consommation de substances psychoactives peut causer :
- Déshydratation et épuisement physique,
- Blessures génitales dues à des rapports prolongés sans perception de la douleur,
- Troubles intestinaux et digestifs (liés à l’ingestion de certaines substances).
Effets sur la santé mentale
L’usage répété du chemsex impacte également la santé mentale des participants :
- Addiction : certaines substances, comme la méthamphétamine, génèrent une forte dépendance.
- Dépression et anxiété : le « crash » post-chemsex est souvent marqué par une profonde tristesse et des troubles de l’humeur.
- Isolement social : l’addiction au chemsex peut conduire à l’éloignement des proches et à une perte de repères sociaux.
- Idées suicidaires : de nombreux usagers expriment un mal-être profond, notamment lors des périodes de « descente ».
Pourquoi les personnes concernées ne demandent-elles pas d’aide ?
Malgré les risques élevés, de nombreuses personnes engagées dans le chemsex hésitent à solliciter un accompagnement. Plusieurs raisons expliquent cette situation :
Stigmatisation et discrimination
- La consommation de drogues reste fortement stigmatisée, ce qui peut freiner les démarches d’aide.
- Les jugements moraux liés à l’orientation sexuelle ou aux pratiques sexuelles marginalisent encore davantage les usagers.
Manque de structures adaptées
- Peu de professionnels de santé sont formés aux spécificités du chemsex.
- Le parcours de soin manque de fluidité : toxicologie, prévention VIH, santé mentale sont souvent dissociés.
Obstacles juridiques
- La consommation de certaines substances étant illégale, la peur des poursuites dissuade parfois les usagers de demander de l’aide.
Comment réduire les risques ?
Face à cette réalité, plusieurs approches peuvent être mises en place pour prévenir et accompagner les personnes concernées.
Sensibilisation et information
- Mener des campagnes de réduction des risques adaptées aux communautés concernées.
- Informer sur les signes de dépendance et les risques associés aux différentes substances.
Accompagnement et soins adaptés
- Renforcer la formation des professionnels de santé sur les spécificités du chemsex.
- Intégrer des approches multidisciplinaires : addictologie, psychiatrie, santé sexuelle.
- Faciliter l’accès à des groupes de soutien et à des plateformes d’écoute.
Accès à du matériel de réduction des risques
- Mise à disposition de seringues stériles pour prévenir les contaminations.
- Accès aux traitements de substitution et à la PrEP (prophylaxie pré-exposition au VIH).
Vers une approche plus inclusive
La prévention et la prise en charge du chemsex nécessitent une réponse adaptée aux besoins des personnes concernées. Plutôt que de moraliser ou de criminaliser ces pratiques, une approche axée sur l’écoute, l’accompagnement et la réduction des risques est essentielle pour améliorer la santé et le bien-être des usagers.
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