Mardi 12 novembre, un drame a secoué le village de Taninges en Haute-Savoie. Les corps de trois enfants, deux garçons âgés de 2 et 11 ans et une fille de 13 ans, ont été découverts sans vie au domicile familial. Cette découverte a été faite par le père, qui a immédiatement donné l’alerte. Les premiers éléments de l’enquête ont révélé que les victimes présentaient des blessures causées par arme blanche, ce qui a conduit les autorités à ouvrir une enquête pour homicides volontaires.
Le village de Taninges, habituellement paisible, a été plongé dans la stupeur. Le hameau où résidait cette famille recomposée, situé à l’écart du village, est un lieu reculé avec seulement onze habitants. Les trois enfants, bien connus des voisins, étaient les seuls enfants du hameau.
La mère retrouvée morte en Suisse
Les recherches pour retrouver la mère des enfants, une institutrice de 45 ans décrite comme dépressive, ont mobilisé une soixantaine de membres des forces de l’ordre et un hélicoptère pour fouiller les massifs alentours. Mercredi, le corps de cette femme a été retrouvé à Champéry, en Suisse, à environ 70 km de Taninges, dans une voiture qui correspond au véhicule qu’elle utilisait habituellement. Les autorités suisses ont confirmé son identité, mais les causes exactes de son décès restent inconnues en attendant les résultats de l’autopsie.
Une enquête pour homicides volontaires
L’enquête, menée par le parquet de Bonneville, se poursuit pour déterminer les circonstances précises de cet acte tragique. Selon les premiers éléments, les autopsies ont confirmé que les trois enfants avaient succombé à des blessures infligées par arme blanche, renforçant l’hypothèse d’un acte volontaire.
Les témoignages recueillis auprès des voisins et proches dressent le portrait d’une mère impliquée et aimante, malgré une santé mentale fragile. Connue dans la vallée, cette institutrice avait enseigné dans plusieurs écoles de la région et était investie dans des activités locales.
La mère, Déborah Pel, avait connu des difficultés professionnelles et personnelles. Elle avait été mutée fin 2023 dans une autre école, après des plaintes de certains parents concernant sa sévérité en classe. Cette mutation, bien que controversée, n’était pas une sanction, mais une demande de changement d’école de la part de l’institutrice. Malgré cela, elle était décrite par ses collègues et ses supérieurs comme une enseignante compétente et exigeante, appréciée de nombreux élèves.
Un village sous le choc et des mesures de soutien mises en place
La communauté éducative et les habitants de Taninges sont profondément bouleversés par cette tragédie. Le rectorat de Grenoble, qui supervise les établissements de la région, a mis en place une cellule d’écoute psychologique pour soutenir les élèves et le personnel des écoles où l’institutrice avait travaillé. Une cellule d’urgence médico-psychologique a également été ouverte dans la mairie de Taninges pour les habitants du village.
Les voisins, sous le choc, décrivent cette famille comme intégrée et discrète. Une voisine se souvient des enfants, souvent joyeux et pleins d’énergie, qui animaient le hameau en faisant du vélo ou en jouant autour de la maison.
Les premières investigations laissent penser que la mère, fragilisée par une dépression, aurait pu être à l’origine de ce geste irréparable. Une lettre aurait été laissée par la suspecte, mais son contenu reste pour l’instant confidentiel. Des témoignages recueillis auprès de proches de la famille révèlent que ses enfants, en particulier sa fille aînée, avaient exprimé des inquiétudes quant à l’état émotionnel de leur mère.