Une pause numérique entre 20h et 7h
Lors d’un déplacement à Bondy, dans le cadre du défi « 10 jours sans écran », la ministre de l’Éducation nationale a annoncé vouloir limiter l’accès aux plateformes éducatives en soirée.
Elle propose que, dès 20h, les services comme Pronote ou les espaces numériques de travail (ENT) cessent d’envoyer des notifications ou de publier de nouvelles informations. Cette coupure durerait jusqu’à 7h le lendemain matin.
Cette idée vient directement des recommandations de la Commission écrans, qui a remis un rapport à Emmanuel Macron en 2024. Elle y dénonçait une « incitation paradoxale » : on demande aux jeunes de limiter les écrans, mais on les pousse à consulter leurs applis scolaires jusque tard le soir.
La commission proposait une pause numérique stricte, avec une coupure des mises à jour entre 19h et 7h30. C’est sur cette base qu’Élisabeth Borne construit sa réflexion.
Les ENT et Pronote : des outils utiles mais chronophages
Les ENT permettent de gérer plein de choses : notes, devoirs, messages des profs, cahiers de textes. Pronote est même devenu une appli incontournable pour suivre sa scolarité.
Mais cette connexion permanente a un coût : les élèves (et leurs parents) finissent par checker leurs devoirs ou leurs résultats à toute heure. Et parfois, ça devient une vraie source de stress.
Impossible de décrocher ? Beaucoup reconnaissent ouvrir Pronote avant de dormir. Notifs à 22h, devoirs annoncés à la dernière minute… Tout ça ajoute une charge mentale aux ados déjà sous pression.
Ce que veut la ministre, c’est imposer un rythme plus sain, avec des temps de vraie coupure, comme dans le monde du travail.
Les téléphones portables aussi dans le viseur
En parallèle, Élisabeth Borne a aussi confirmé son souhait de généraliser l’interdiction du téléphone portable au collège dès la rentrée.
Pour elle, c’est une autre façon d’aider les élèves à lâcher les écrans et à retrouver du temps de concentration. Le numérique a sa place, mais pas n’importe quand, ni n’importe comment.
Les collectivités territoriales (communes, départements, régions) jouent un rôle central, car ce sont elles qui financent et déploient les ENT dans les écoles. Une concertation va être lancée pour que ces mesures soient prises en compte au niveau local.
