Greenpeace France a annoncé suspendre ses activités sur le réseau social X, appartenant à Elon Musk. Cette décision s’inscrit dans une démarche visant à respecter les valeurs fondamentales de l’organisation, telles que la non-violence, le respect des faits scientifiques et la promotion d’un débat public constructif et démocratique. Avec plus de 430 000 abonnés sur la plateforme, cette annonce marque une étape importante dans la stratégie de communication de l’ONG.
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, justifie cette décision en dénonçant la toxicité croissante de X. Il souligne l’absence de modération, la prolifération de discours haineux et climatosceptiques, ainsi que la mise en avant de contenus extrémistes par l’algorithme de la plateforme.
Les raisons du départ : une toxicité sans précédent
Depuis le rachat de X en 2022 par Elon Musk, la plateforme a été accusée de ne pas allouer suffisamment de ressources à la modération des contenus. Cela a conduit à une augmentation des discours haineux et de la désinformation, particulièrement sur des sujets sensibles comme le climat. Pour Greenpeace, cela rend impossible la tenue de débats constructifs sur des thématiques cruciales telles que le changement climatique, la biodiversité et la transition énergétique.
Greenpeace critique également la manière dont X offre une tribune privilégiée aux idéologies climatosceptiques, qui vont à l’encontre de la justice climatique et sociale. Jean-François Julliard explique que cette polarisation extrême met en péril la démocratie et justifie la décision de l’organisation de se retirer de cette plateforme.
Une transition vers d’autres plateformes
Greenpeace France continuera de s’adresser au public via des réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, LinkedIn et Threads, tout en explorant des options émergentes comme Bluesky. Ces alternatives offrent un environnement jugé plus adapté pour promouvoir les débats publics et partager des informations vérifiées.
Bien que l’ONG quitte X, son compte restera actif pour prévenir les risques d’usurpation d’identité, une pratique courante sur les réseaux sociaux. Cela permettra également de garantir une certaine continuité dans la visibilité de l’organisation.
Une tendance mondiale
Cette démarche s’inscrit dans une réflexion plus large au sein de Greenpeace, plusieurs bureaux nationaux envisageant également de quitter X. Ces décisions sont prises en fonction des alternatives disponibles et des contextes spécifiques à chaque pays.
Greenpeace France n’est pas la seule organisation à prendre ses distances avec X. D’autres médias et personnalités ont récemment quitté la plateforme. En France, les quotidiens Ouest-France et Sud Ouest ont également cessé leurs activités sur X. À l’international, des journaux comme The Guardian, La Vanguardia et Dagens Nyheter ont suivi le même chemin.
Elon Musk, fervent soutien de Donald Trump, a adopté une approche radicale de la liberté d’expression sur X, rejetant toute forme de censure. Cette philosophie a contribué à la prolifération de fausses informations, rendant la plateforme toxique aux yeux de nombreux utilisateurs et organisations.
Depuis son acquisition par Musk, X est accusé de favoriser la propagation de contenus extrémistes et de ne pas faire suffisamment pour lutter contre la désinformation. Ces critiques, partagées par de nombreux médias et ONG, renforcent la légitimité des décisions prises par des acteurs comme Greenpeace.