Jean Michel Moulun condamné à perpétuité

jean michel moulun

Le procès de Jean-Michel Moulun, ancien boxeur professionnel, s’est conclu ce mercredi 11 décembre 2024 par une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité. La cour d’assises de l’Hérault a reconnu sa culpabilité dans l’assassinat particulièrement atroce d’Evelyne K., une retraitée de 77 ans, décapitée dans sa villa d’Agde le 13 octobre 2021. Ce verdict met un terme à une affaire marquée par des années de déni de l’accusé, des aveux tardifs et une audience éprouvante pour les proches de la victime.

Des aveux arrachés après trois ans de déni

Depuis son arrestation, Jean-Michel Moulun, 54 ans, avait toujours nié son implication dans ce meurtre. Mardi 10 décembre, au deuxième jour de son procès, il a fini par reconnaître les faits, après une matinée d’interrogatoires serrés menés par son avocat, Me Anthony Caniez. Ce dernier, usant d’une approche humaine et directe, a réussi à briser le mur de déni derrière lequel se réfugiait l’accusé.

Moulun a admis avoir tué Evelyne avec un couteau trouvé dans la maison, mais a continué à nier avoir décapité la victime. Son récit restait flou, ponctué de trous de mémoire qu’il attribuait à des problèmes neurologiques survenus après un accident cérébral en 2017.

Un crime hors norme et des justifications vacillantes

Evelyne K., ancienne institutrice, avait congédié Jean-Michel Moulun et son épouse un an avant les faits, les soupçonnant de vols d’argent et de bijoux. Ce licenciement, perçu comme une humiliation par l’accusé, aurait été le déclencheur de cet acte d’une violence inouïe.

Lors de l’audience, Moulun a tenté d’expliquer son geste en évoquant une vie de frustrations et d’échecs personnels.

« J’ai pris des claques toute ma vie. C’était la claque de trop « , a-t-il déclaré en s’adressant aux enfants et petits-enfants de la victime.

Ces mots, bien que marqués par une tentative d’excuse, n’ont pas suffi à apaiser la douleur des proches d’Evelyne.

L’avocat général, Georges Gutierrez, a qualifié ce crime d’« extraordinaire par sa barbarie ». Il a requis la peine maximale, estimant que les aveux de l’accusé, tardifs et partiels, ne pouvaient atténuer la gravité de l’acte. La préméditation, bien que difficile à prouver selon la défense, a été retenue par les jurés, renforçant la sévérité de la peine.

Les avocats de Moulun ont plaidé pour une forme de clémence, arguant que leur client avait fait preuve de sincérité en avouant et qu’il ne représentait plus de danger. Me Caniez a insisté sur l’importance de laisser « une porte ouverte » pour son client, tandis que Me Bousquet a qualifié la perpétuité de « peine d’élimination ».

La décision de la cour a été unanime : Jean-Michel Moulun passera le reste de ses jours en prison. Ce verdict reflète la gravité d’un crime qui a choqué par son atrocité et laissé une famille en quête de justice. Les enfants de la victime, présents tout au long du procès, ont exprimé leur douleur face à l’horreur des circonstances et la perte brutale de leur mère. Une photo d’Evelyne souriante, projetée à l’audience, a rappelé à tous la vie injustement fauchée par cet acte de vengeance.

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