Le produit intérieur brut (PIB) français a progressé de 0,4 % au troisième trimestre 2024, selon une estimation de l’Insee. Cette performance, conforme aux prévisions, est en partie attribuée aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui ont contribué à stimuler la consommation et l’activité économique. Le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, s’est félicité de cette croissance, la qualifiant de « bonne nouvelle » pour l’économie nationale.
Un contexte européen contrasté
Avec une croissance de 0,4 %, la France se situe dans la moyenne européenne, surpassant l’Allemagne (+0,2 %), mais restant derrière l’Espagne (+0,8 %). Cette hausse permet au pays de se démarquer dans un contexte économique globalement tendu, marqué par des incertitudes et des pressions diverses sur les économies de la zone euro.
La consommation des ménages, qui représente plus de la moitié du PIB, a rebondi de 0,5 % au cours de l’été, après avoir stagné au trimestre précédent. Selon l’Insee, cette hausse est en grande partie due aux services récréatifs liés aux Jeux olympiques, qui ont encouragé les dépenses des ménages. La billetterie et les droits de diffusion ont contribué de manière significative aux recettes, soutenant ainsi la croissance.
Le commerce extérieur a également apporté une contribution légèrement positive à la croissance (+0,1 point), grâce à une baisse plus marquée des importations (-0,7 %) par rapport aux exportations (-0,5 %). Cette dynamique s’explique en partie par la demande internationale et par l’attrait que suscite la France en période de grands événements.
Recul de l’investissement : un point noir
Malgré ces aspects positifs, l’investissement a connu une baisse notable de 0,8 %. Cette diminution a été particulièrement marquée dans le secteur des entreprises (-1,4 %), les dirigeants redoutant les répercussions de la dissolution de l’Assemblée nationale et les incertitudes politiques sur leur activité. Selon Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, ces chiffres traduisent des conditions financières difficiles pour de nombreuses sociétés, malgré des signaux encourageants tels que la stabilisation du secteur de la construction.
La demande intérieure hors stocks a contribué positivement à la croissance (+0,2 point), signe d’une reprise modeste mais tangible de l’économie domestique. Ce regain d’énergie, soutenu par la consommation et la reprise des activités récréatives, contraste avec la prudence des investisseurs.
Perspectives pour la fin de l’année
L’Insee a annoncé que l’“acquis de croissance”, c’est-à-dire le niveau de croissance annuelle si le PIB restait stable au quatrième trimestre, était déjà de 1,1 %, correspondant à la prévision du gouvernement pour l’ensemble de l’année 2024. Cependant, l’institut ne prévoit pas d’évolution significative au dernier trimestre, laissant entrevoir une croissance nulle.
Selon le ministre Antoine Armand, la solidité de l’économie française repose sur des facteurs tels que le soutien de l’emploi et le maintien du pouvoir d’achat, renforcés par la réduction progressive de l’inflation et la baisse des taux d’intérêt. Ces éléments, combinés aux réformes mises en place, devraient conforter la croissance à moyen terme. Toutefois, le plan budgétaire ambitieux prévu pour 2025, qui inclut des mesures de réduction du déficit public, pourrait peser sur la croissance à hauteur de 0,4 à 0,5 point, voire plus selon certains observateurs comme l’OFCE.
Bien que l’économie française ait enregistré une performance notable cet été, les défis restent nombreux. La consommation pourrait ralentir sans l’effet stimulant des événements exceptionnels, et la confiance des entreprises demeure fragile face aux aléas économiques et politiques. La fin de l’année s’annonce donc comme une période de transition, avec des efforts budgétaires et des ajustements nécessaires pour maintenir la dynamique économique à l’avenir.