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La joggeuse brise le silence

La joggeuse qui a récemment découvert les ossements du petit Émile se livre. Dans une interview qu’elle a donné au Parisien, elle répond aux critiques et aux messages de haine dont elle a été la cible sur les réseaux sociaux.

« Qu’ils m’interrogent, fouillent ma maison, c’est compréhensible. Mais pas la haine anonyme ! Ça a été une période difficile. Maintenant, je regarde vers l’avenir. J’espère que le futur révélera ce qui s’est passé », partage-t-elle. Elle déplore également : « On m’a critiquée parce que je n’avais ni portable ni montre. Je ne pourrais jamais vivre avec ça. Je n’ai aucun moyen de prévenir quelqu’un lorsque je pars me promener. Si un jour je disparais dans la montagne, c’est que c’était mon destin. Mais moi, j’ai vécu, alors qu’Émile avait toute une vie devant lui… »

Elle revient sur le moment où elle a vu dans la forêt ce « minuscule crâne tout blanc » près de « cet arbre mort » qu’elle a « gravé dans ma tête pour pouvoir dire aux gendarmes où le trouver ». « Je ne peux plus prononcer le mot crâne. Voir ces os en pensant à l’image d’Émile souriant est insupportable », partage-t-elle. « C’est juste après, près d’un grand conifère couché à terre, que j’ai vu ce minuscule crâne tout blanc. Malgré sa taille, j’ai tout de suite su que ce n’était pas un animal. Je pensais à Émile. C’était très difficile, très triste. Oui, j’ai pleuré. »

Concernant ceux qui lui reprochent d’avoir apporté sa macabre découverte aux autorités, elle répond : « Si je l’avais laissé là, que se serait-il passé le temps que les gendarmes soient prévenus ? Qu’ils reviennent… Quelqu’un d’autre aurait pu le trouver. Ou alors, l’eau qui coulait, avec la pluie, aurait pu l’emporter. J’ai donc fait ce qui me semblait être le mieux. Je l’ai mis dans des sacs en plastique que je garde pour protéger mes pieds du froid et de l’eau, comme le font les alpinistes.

Le 30 mars dernier, l’affaire Émile prend un nouveau tournant. Neuf mois après la disparition du petit garçon de 2 ans au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), ses ossements sont retrouvés. D’abord son crâne remis à la police par Manon, une randonneuse qui passait par là, à un peu plus d’un kilomètre du hameau. Les analyses sont formelles : il s’agit bien des restes de l’enfant. Rapidement, tous les regards se tournent vers elle. Lors d’un entretien accordé au Parisien, elle revient sur les nombreuses critiques reçues après sa découverte.

L’affaire Émile a profondément marqué la région, suscitant une grande émotion et mobilisant les médias et les autorités locales. L’enquête, qui a duré plusieurs mois, a été caractérisée par une forte pression médiatique et une attente intense de la part du public pour résoudre le mystère de la disparition tragique du jeune garçon.