Le ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, Alexandre Portier, a récemment exprimé ses inquiétudes concernant la dégradation de la laïcité à l’école. Lors d’une interview diffusée sur France 3 Rhône-Alpes, il a dressé un constat sombre, soulignant une augmentation inquiétante des infractions à la laïcité. Selon ses propos, les atteintes ont doublé en l’espace de deux ans, reflétant une situation de plus en plus difficile à gérer dans les établissements scolaires français.
« La situation n’est pas satisfaisante », a affirmé Alexandre Portier, notant qu’une légère amélioration avait été observée en septembre. Cependant, il insiste sur le fait que, sur le long terme, la dégradation est réelle et préoccupante. Cette tendance à la hausse s’oppose aux récentes déclarations de la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, qui avait annoncé une diminution des infractions pour la rentrée 2024.
Une fermeté nécessaire pour faire respecter la laïcité
Pour Alexandre Portier, il est impératif de faire preuve de fermeté absolue face à chaque atteinte à la laïcité dans les écoles. « Il est essentiel que les réponses soient immédiates et fermes lorsqu’une infraction est commise », a-t-il ajouté. Cette fermeté doit, selon lui, être soutenue par une formation renforcée des enseignants, afin qu’ils soient mieux équipés pour répondre aux défis posés par la diversité des situations auxquelles ils sont confrontés au quotidien.
Le ministre souhaite que les enseignants soient en mesure de faire face aux interrogations des élèves sur la laïcité, tout en maintenant le respect des principes républicains dans les écoles. La formation des enseignants est ainsi vue comme un axe clé pour permettre une meilleure gestion de ces infractions et renforcer les valeurs de la laïcité.
Téléphone portable à l’école : une opposition ferme
Au-delà de la question de la laïcité, Alexandre Portier s’est aussi exprimé sur l’usage du téléphone portable dans les établissements scolaires. Contrairement à Anne Genetet, qui avait évoqué une autonomie des établissements concernant cette question, Portier adopte une position plus tranchée. Pour lui, le téléphone n’a pas sa place à l’école. Il estime que cet outil, en plus de nuire à la concentration des élèves, peut poser des problèmes de discipline et doit être strictement encadré.
Le ministre souhaite recentrer le débat sur ce qui importe véritablement : la réussite scolaire. Il considère que cette réussite ne doit pas être uniquement mesurée par des notes et des diplômes, mais par une approche plus globale de l’éducation. Selon lui, il est temps de sortir du « culte de la note » en France et de valoriser d’autres aspects de la formation des jeunes.
Un contexte de tensions autour de la laïcité
Les propos de Portier s’inscrivent dans un contexte particulièrement sensible. Récemment, des hommages ont été rendus à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs victimes d’attentats perpétrés par des islamistes radicalisés. Ces événements ont ravivé les débats autour de la laïcité et de son application dans les établissements scolaires.
Pour Alexandre Portier, ces hommages soulignent l’importance cruciale de défendre les valeurs républicaines dans l’éducation. La laïcité, selon lui, est un pilier fondamental de l’école publique française, et toute infraction à ce principe doit être traitée avec la plus grande attention.