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Le 11 octobre, la journée du coming out

Chaque année, le 11 octobre, le monde entier célèbre la journée mondiale du coming out, un moment symbolique pour encourager les personnes issues de la communauté LGBTQIA+ à affirmer leur identité. Cette journée, bien qu’ancrée dans une origine américaine, est aujourd’hui célébrée à travers le globe et symbolise la liberté d’expression de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. En France, cette journée revêt une importance toute particulière, notamment avec l’action de L’Autre Cercle, une association engagée pour les droits des personnes LGBTQIA+ dans le milieu professionnel.

Une journée chargée d’histoire

La journée mondiale du coming out a vu le jour aux États-Unis en 1988, un an après la seconde marche de Washington pour les droits des personnes homosexuelles et transgenres. À cette époque, les militants cherchaient à rendre visible leur communauté et à sensibiliser le grand public à leurs combats. Le coming out, qui consiste à dévoiler son orientation sexuelle ou son identité de genre, est devenu un acte politique et personnel crucial dans la lutte pour l’égalité des droits. En 2024, plus de 35 ans après sa création, cette journée demeure un levier essentiel pour promouvoir l’inclusivité et combattre les discriminations.

Le coming out dans le monde professionnel

En France, L’Autre Cercle œuvre depuis 1997 pour défendre les droits des personnes LGBTQIA+ dans le cadre professionnel. L’association a mis en place une Charte d’engagement LGBT+, un outil permettant aux entreprises de s’engager contre les discriminations et d’encourager la diversité au sein de leurs équipes. La signature de cette charte représente un engagement fort des employeurs pour un environnement de travail respectueux, où chaque salarié peut être lui-même sans crainte de discrimination.

Parmi les nombreuses actions de L’Autre Cercle, un baromètre bisannuel, réalisé en partenariat avec l’Ifop, permet d’évaluer la situation des personnes LGBTQIA+ au travail. Les résultats de l’édition 2024 montrent une augmentation encourageante de la visibilité des personnes LGBT dans les entreprises, avec 60% d’entre elles déclarant être « out » auprès de leurs collègues. Dans les organisations signataires de la Charte, ce chiffre grimpe même à 67%.

Des défis encore présents

Malgré ces avancées, tout n’est pas encore parfait. La moitié des personnes LGBTQIA+ interrogées admettent ne pas avoir fait leur coming out auprès de leur supérieur direct, ce qui révèle un manque de formation ou de sensibilisation des managers de proximité. Selon Catherine Tripon, porte-parole de L’Autre Cercle, “le management de proximité n’est peut-être pas suffisamment formé ou informé pour instaurer un climat de confiance”.

Un autre défi de taille concerne l’acceptation des personnes transgenres dans le milieu professionnel. Les coming outs transgenres suscitent plus de gêne et de rejet, avec 21% des collègues non-LGBT se disant mal à l’aise face à cette démarche. Cette stigmatisation, encore très présente, met en lumière la nécessité de poursuivre les efforts pour éduquer et sensibiliser davantage le monde du travail.

Les inégalités persistantes pour les femmes lesbiennes

Le baromètre de 2024 révèle également que les femmes lesbiennes sont encore sous-représentées dans leur visibilité au sein des entreprises. Selon le projet VOILAT, 64% des femmes lesbiennes interrogées ne sont pas « out » au travail, et 77% estiment que leur orientation sexuelle a eu un impact sur leur carrière. Ces chiffres montrent qu’il reste des barrières importantes à franchir pour les femmes LGBTQIA+, notamment dans les milieux professionnels encore très normés.

Des agressions toujours présentes

Malgré des avancées notables en termes de visibilité, les agressions et discriminations liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre restent une réalité. En 2024, près de 28% des personnes LGBTQIA+ interrogées ont rapporté avoir subi au moins une agression au travail, qu’elle soit verbale ou physique. Pour les personnes transgenres et non-binaires, ce chiffre est encore plus alarmant : 37% d’entre elles affirment avoir été victimes de violences sur leur lieu de travail.

Que faire face aux discriminations ?

L’Autre Cercle encourage les victimes d’agressions ou de discriminations à agir rapidement. Les grandes entreprises disposent généralement de ressources internes, telles que les ressources humaines ou des référents diversité et inclusion, qui sont là pour accompagner les employés concernés. En dehors du cadre professionnel, les associations comme SOS Homophobie ou Le Défenseur des Droits peuvent également intervenir pour défendre les victimes de discrimination.

Il est essentiel de ne pas rester silencieux face aux agressions, qu’elles soient verbales ou physiques. L’importance du coming out réside également dans la lutte contre ces formes de violence : plus les personnes LGBTQIA+ seront visibles, plus il sera difficile pour les agresseurs de continuer leurs pratiques discriminatoires.

Un avenir inclusif en construction

La journée mondiale du coming out reste un moment clé pour briser les stéréotypes et offrir à chacun la liberté d’être soi, que ce soit dans sa vie personnelle ou professionnelle. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés, les chiffres rappellent que la route vers une véritable égalité est encore longue. Cette journée, au-delà de la célébration, permet de rappeler l’importance de poursuivre le combat pour les droits des personnes LGBTQIA+ dans toutes les sphères de la société.