L’État du Texas a officiellement proposé à l’administration Trump 570 hectares de terres publiques situées à la frontière avec le Mexique pour soutenir son ambitieux plan d’expulsion massive des migrants sans papiers. Cette initiative intervient alors que Donald Trump prévoit de déclarer un état d’urgence nationale sur la sécurité des frontières dès sa prise de fonctions en janvier 2025.
Des terres pour renforcer la politique migratoire
La commissaire à l’aménagement du territoire du Texas, Dawn Buckingham, a annoncé cette semaine que le terrain offert est un ranch situé dans le comté de Starr, le long du Rio Grande, une rivière marquant la frontière naturelle entre les États-Unis et le Mexique. Dans une lettre adressée à Donald Trump, Buckingham a exprimé son soutien total à l’administration entrante, affirmant que son bureau était « prêt à conclure un accord avec une agence fédérale pour permettre la construction d’un centre pour le traitement, la détention et la coordination des expulsions ».
Ce centre aurait pour vocation de devenir un point névralgique des opérations migratoires, facilitant l’identification et l’expulsion de migrants en situation irrégulière. Il s’agirait de l’un des projets les plus marquants de l’agenda migratoire de Donald Trump, renforçant également les mesures pour reprendre et achever la construction du mur frontalier initié lors de son premier mandat.
Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un des piliers de sa campagne présidentielle. Accusant les migrants sans papiers de “crimes violents” et d’”empoisonner le sang” du pays, il a promis de stabiliser la frontière sud et d’expulser des millions de personnes vivant illégalement aux États-Unis.
Selon les estimations, environ 11 millions de personnes sans papiers résident actuellement sur le territoire américain, beaucoup ayant fui la violence ou des difficultés économiques dans leur pays d’origine. Ce plan d’expulsion, s’il est mis en œuvre, pourrait avoir des conséquences directes sur près de 20 millions de familles.
Pour superviser ce projet, Trump a annoncé le retour de Tom Homan à la tête de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement). Ce dernier est connu pour avoir mis en œuvre la politique de séparation des familles migrantes durant le premier mandat de Trump, une mesure controversée qui avait suscité une indignation internationale.
Lors de son premier mandat, Trump avait promis de construire un mur tout le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Bien que plusieurs sections aient été construites, le projet global n’a pas été finalisé, faute de financement et en raison d’oppositions légales. Avec ce nouveau mandat, Trump semble déterminé à reprendre ce chantier inachevé. Dawn Buckingham a confirmé que des mesures avaient déjà été prises pour permettre la construction de ce mur frontalier au Texas.
Les récents flux migratoires à la frontière sud des États-Unis ont atteint des niveaux records sous l’administration Biden, renforçant la volonté des républicains de durcir les politiques migratoires. Les défenseurs du plan de Trump affirment que ces mesures sont nécessaires pour protéger l’économie et la sécurité nationale. En revanche, les critiques dénoncent un discours xénophobe et une approche déshumanisante, ciblant des populations souvent vulnérables.
Les conséquences d’un tel plan d’expulsion pourraient être profondes. Selon les estimations, des millions de familles pourraient être séparées, et des communautés entières, fragilisées. De nombreux migrants concernés vivent depuis des années aux États-Unis, contribuant à l’économie locale, mais sans statut légal.
Par ailleurs, des ONG et des groupes de défense des droits humains alertent sur les conditions dans les centres de détention et sur le traitement des personnes migrantes, notamment des enfants. Ces organisations redoutent que la politique de Trump ne reproduise les erreurs du passé, où des familles avaient été séparées, laissant des milliers d’enfants sans leurs parents.
Ce projet soulève un débat passionné au sein de la société américaine. Si certains saluent une approche ferme pour lutter contre l’immigration illégale, d’autres dénoncent une politique inhumaine et inefficace, axée sur la peur et les divisions.
Alors que l’administration Trump s’apprête à entrer en fonction, les regards restent tournés vers la mise en œuvre de cette initiative controversée, qui pourrait redéfinir les politiques migratoires américaines pour les années à venir.