Une rupture de contrat décidée par l’État
En janvier 2025, la préfecture du Rhône a pris la décision de mettre fin aux contrats liant l’État à l’école. Cette mesure concerne les trois niveaux d’enseignement : élémentaire, collège et lycée. Une décision qui provoque l’incompréhension chez de nombreux parents et élèves. Ces derniers parlent d’“acharnement” et défendent la qualité de l’encadrement ainsi que le climat scolaire.
Des accusations liées à des dérives idéologiques
Les motifs avancés par l’État reposent principalement sur un rapport d’inspection. Ce document pointe notamment la présence, dans l’établissement, de livres jugés problématiques. Certains feraient la promotion d’un djihad violent, de la peine de mort pour les homosexuels ou encore de violences conjugales légitimées. Le rapport évoque aussi une mise en avant excessive de certaines figures controversées du monde musulman, comme Tariq Ramadan, ou encore des références salafistes.
Des carences pédagogiques relevées
Outre les contenus problématiques, les inspecteurs dénoncent également des manquements pédagogiques. Le programme d’histoire-géographie serait incomplet, notamment sur des sujets sensibles comme la Shoah. Le centre de documentation de l’établissement est lui aussi critiqué : absence de manuels de géographie ou d’éducation à la sexualité, mais présence d’ouvrages considérés comme idéologiquement orientés.
Un contexte local sous surveillance
Ce cas ne serait pas isolé. Le rapport gouvernemental consacré à l’islamisme politique en France met en lumière une concentration d’associations religieuses proches des Frères musulmans dans la région lyonnaise. Une cinquantaine de structures sont mentionnées, avec des liens supposés vers des courants fréristes. Le texte décrit une multiplication d’initiatives communautaires dans les sphères éducatives, sociales et culturelles autour de Lyon.
Parmi les personnalités citées, Tariq Ramadan est identifié comme un acteur structurant. Son réseau lyonnais s’appuie notamment sur l’Union des Jeunes Musulmans, la librairie Tawhid et la fondation Présence Musulmane. Le rapport souligne le caractère ambigu de certains discours qui pourraient séduire une partie de la jeunesse musulmane en quête de repères.
Réactions et contestations sur le terrain
Face à cette décision, l’établissement Al-Kindi nie toute dérive. Un professeur d’histoire-géo affirme que les sujets sensibles sont bel et bien abordés. Les responsables de l’école n’ont cependant pas souhaité commenter publiquement le contenu du rapport. Sur place, parents et élèves s’opposent à cette mesure, insistant sur le respect des valeurs de la République et la qualité de l’enseignement.
L’affaire dépasse le cadre local. Elle intervient dans un contexte de lutte renforcée contre l’islamisme radical et les tentatives d’entrisme dans les écoles. Un conseil de défense autour du président Emmanuel Macron a même été convoqué à ce sujet. Des mesures plus larges pourraient suivre dans les prochains mois, notamment concernant le financement et le contrôle des établissements privés sous contrat.