Les syndicats de la fonction publique ont annoncé une journée nationale de grève et d’action le 5 décembre 2024, en réponse aux récentes annonces budgétaires du gouvernement. Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP se sont unies pour dénoncer la réduction des budgets et les nouvelles mesures concernant les jours de carence pour les arrêts maladie, qui sont passés d’un à trois jours.
Ce mouvement marque une escalade dans la contestation sociale, sur fond de tensions avec le ministre de la fonction publique, qui maintient sa position sur plusieurs mesures impopulaires. Seule Force ouvrière (FO), le deuxième syndicat de la fonction publique, a opté pour une autre stratégie, en appelant à une mobilisation de trois jours, les 11, 12 et 13 décembre.
Les principales revendications des syndicats
Les syndicats réclament davantage de moyens financiers et humains pour les services publics, estimant que les réductions budgétaires annoncées – notamment les économies de plus d’un milliard d’euros prévues pour 2025 – vont affaiblir encore plus le secteur public. Ils considèrent ces coupes budgétaires comme incompatibles avec un service public de qualité et craignent des répercussions négatives sur les conditions de travail des agents.
Une autre mesure controversée concerne le passage de un à trois jours de carence pour les agents de la fonction publique en cas d’arrêt maladie, une décision qui alourdirait la charge financière sur les fonctionnaires en cas d’absence pour raison médicale. Cette réforme, que le gouvernement défend comme une mesure de réduction des coûts, est fermement rejetée par les syndicats, qui la jugent injuste et susceptible de fragiliser davantage les agents.
Force ouvrière (FO), bien qu’en accord sur le fond des revendications, ne s’associe pas à la mobilisation du 5 décembre. Le syndicat préfère une action plus soutenue et prévoit trois jours de grève, du 11 au 13 décembre 2024, une initiative qui coïncidera avec le mouvement de grève des cheminots. FO estime qu’une seule journée d’action ne suffira pas pour faire entendre les revendications des fonctionnaires face aux mesures gouvernementales.
Impact sur les services publics et la réponse du gouvernement
La mobilisation risque d’entraîner de fortes perturbations dans plusieurs secteurs publics, notamment l’éducation, la santé et les services administratifs. La CFDT, par exemple, anticipe une participation significative dans le secteur de l’éducation, où les récentes restrictions budgétaires et les nouvelles politiques sur les arrêts maladie sont particulièrement mal perçues.
Le ministre de la fonction publique, de son côté, maintient que ces mesures sont nécessaires pour assurer un équilibre budgétaire dans un contexte de contraintes financières. Le ministère insiste sur la nécessité de réduire l’écart entre les secteurs public et privé, notamment en matière de traitement des jours de carence pour maladie. En dépit de la montée des tensions, le ministre se déclare prêt à dialoguer, tout en rappelant que ces mesures sont selon lui une « adaptation nécessaire » à la situation économique actuelle.
Les autres enjeux de la grève : salaires, suppression de postes et la GIPA
Les syndicats plaident également pour l’ouverture de négociations salariales et dénoncent le gel des salaires dans la fonction publique. Dans un contexte où l’inflation affecte le pouvoir d’achat des agents publics, ils demandent des mesures immédiates pour revaloriser les rémunérations.
Parmi les griefs figurent également la suspension de la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA), un dispositif qui compense en partie l’inflation pour les fonctionnaires. La fin de cette indemnité représente pour les syndicats une perte significative pour de nombreux agents, d’autant plus dans un contexte de stagnation des salaires.
Enfin, la suppression de postes annoncée dans certains secteurs de la fonction publique suscite l’inquiétude des syndicats. Ils estiment que cette réduction des effectifs met en péril la qualité des services publics, qui doivent déjà faire face à une surcharge de travail.
Les syndicats espèrent que cette journée d’action du 5 décembre enverra un signal fort au gouvernement, témoignant du malaise grandissant dans les rangs de la fonction publique. Leurs revendications reflètent des préoccupations profondes, liées tant aux conditions de travail qu’à l’impact des politiques budgétaires sur la qualité des services offerts aux usagers.