Après sa garde à vue, Mahdi B. a été jugé en comparution immédiate et condamné à huit mois de prison ferme. La préfecture de Seine-Saint-Denis a également prononcé une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Malgré sa tentative d’expliquer que ses propos étaient sortis de leur contexte, il a été écroué à la maison d’arrêt de Villepinte.
Le contenu incriminé a été signalé le 9 janvier par un activiste, Chawki Benzehra, qui avait déjà alerté sur plusieurs influenceurs aux propos haineux. Dans la vidéo, Mahdi B. aurait employé des termes comme « le terrorisme va revenir » et « je descends une bombe à La Défense ». L’influenceur a tenté de justifier ces paroles en les attribuant à une référence à un attentat survenu en 2007 en Algérie, affirmant qu’il s’agissait de plaisanteries mal interprétées.
Cette affaire s’inscrit dans un climat de relations diplomatiques tendues entre la France et l’Algérie. Depuis le début de l’année, plusieurs influenceurs algériens et une Franco-Algérienne font face à des poursuites pour des propos haineux ou des menaces sur les réseaux sociaux. En parallèle, des incidents similaires ont exacerbé ces tensions, notamment avec l’arrestation à Montpellier d’un autre influenceur algérien, surnommé « Doualemn ».
Les relations entre Paris et Alger se sont envenimées, notamment après l’expulsion de Doualemn, qui avait été renvoyé vers l’Algérie avant d’être réadmise en France. Cet épisode a été perçu comme une tentative d’humiliation diplomatique, selon Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. L’Algérie a rejeté ces accusations, parlant de désinformation orchestrée.
Depuis plusieurs semaines, les autorités françaises semblent intensifier leur vigilance envers les influenceurs qui diffusent des contenus jugés dangereux. Cette surveillance accrue, notamment via la plateforme Pharos, vise à contrer les discours haineux et à prévenir les risques d’apologie du terrorisme.
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