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Match France Israël : sécurité maximum

Jeudi 14 novembre, la France affrontera Israël au Stade de France dans le cadre de la Ligue des nations, un événement qui se déroule sous haute tension sécuritaire. Le contexte géopolitique exacerbé par le conflit au Proche-Orient et les violences en marge d’un récent match du Maccabi Tel-Aviv à Amsterdam a imposé un renforcement exceptionnel du dispositif de sécurité.

Un dispositif sécuritaire exceptionnel

Pour assurer la sécurité du match, 4 000 policiers et gendarmes seront déployés dans et autour du Stade de France ainsi que dans les transports parisiens. Dans le détail, environ 2 500 agents seront présents aux abords du stade, tandis que 1 500 patrouilleront dans les rues de la capitale et les transports en commun pour prévenir tout risque de débordement.

Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, a souligné que ce dispositif est bien plus important que pour les matchs habituels des Bleus, témoignant de l’importance de l’enjeu sécuritaire. En comparaison, près de 6 800 forces de l’ordre avaient été mobilisées pour la finale de la Ligue des champions 2022 entre le Real Madrid et Liverpool, marquée par des incidents en début de match.

Les spectateurs devront passer par deux périmètres de sécurité avant d’entrer dans le stade. Le premier périmètre prévoit un contrôle d’identité avec présentation de la place nominative, tandis que le second inclut une fouille exhaustive et une palpation. Laurent Nuñez a précisé que les sacs à dos et les contenants liquides, tels que bouteilles et gourdes, seront strictement interdits.

Pour éviter toute perturbation ou débordement dans le stade, seules les bannières des équipes nationales françaises et israéliennes seront autorisées. Les drapeaux palestiniens ainsi que tout autre symbole ou message politique sont interdits, afin de préserver un environnement neutre.

Une délégation israélienne sous protection rapprochée

L’équipe israélienne bénéficie d’une sécurité rapprochée exceptionnelle, prise en charge par le Raid, l’unité d’élite de la police française. Des agents de sécurité israéliens sont également présents, mais en nombre limité et uniquement pour assurer la sécurité interne de la délégation. Aucun d’entre eux ne sera visible sur la voie publique, conformément à la réglementation française.

Les autorités israéliennes ont d’ailleurs conseillé à leurs ressortissants d’éviter de se rendre au match pour leur sécurité. Cependant, environ 200 supporters israéliens résidant en France sont attendus dans la zone réservée, bien que l’ambassade d’Israël n’ait pas confirmé leur nombre exact.

Le match, un symbole politique

Le président Emmanuel Macron, accompagné de Michel Barnier, ministre chargé de l’Europe, ainsi que de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Laurent Nuñez, préfet de police, seront présents dans les tribunes. Cette présence politique de haut niveau symbolise un soutien marqué aux valeurs républicaines et un refus de toute forme d’antisémitisme.

Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), a exprimé l’espoir que ce match soit l’« anti-Amsterdam », en référence aux incidents récents lors du match du Maccabi Tel-Aviv contre l’Ajax Amsterdam. Il considère cette rencontre comme un symbole de solidarité face à l’antisémitisme et de cohésion nationale.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné que le maintien de ce match revêt une importance fondamentale en France pour réaffirmer les principes de liberté et de tolérance. Malgré les appels de certains députés, comme Mathilde Panot et Louis Boyard, pour annuler la rencontre, le gouvernement a tenu à maintenir l’événement pour montrer son attachement aux valeurs de paix et d’ouverture.

Vigilance renforcée dans toute la région parisienne

À Paris et dans ses alentours, les autorités ont aussi renforcé la surveillance des lieux sensibles, notamment les synagogues et les établissements communautaires juifs, en raison de possibles manifestations contre la tenue de cette rencontre. Bruno Retailleau a également rappelé aux préfets l’importance d’une vigilance accrue en ces temps de tension.

Ainsi, la rencontre France-Israël est bien plus qu’un simple match de football. Elle représente un défi pour les autorités françaises, qui souhaitent en faire un symbole de cohésion nationale, dans un contexte où le sport se mêle étroitement aux enjeux diplomatiques et aux principes de tolérance et de sécurité pour tous.